Le vin en canette, une nouvelle tendance chez les Millennials

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“une fois qu’on tient une canette de vin en main, ça a un effet wĂ´w… ça choque. Pour moi c’est un peu d’adrĂ©naline, c’est vraiment diffĂ©rent, ça fait toujours plaisir de tenir quelque chose de diffĂ©rent dans les mains. Et ça change un peu le positionnement, notre cerveau n’est plus dans les mĂŞmes schĂ©mas classiques du vin. Ça permet de percevoir la chose diffĂ©remment et de s’adapter Ă  de nouveaux moments de consommation. Ça transforme le moment de consommation et surtout ça l’étend, on n’est plus aussi limitĂ© qu’avec la bouteille.”

Miss Vicky Wine

Dans cet épisode, nous abordons le thème du vin en canette. La tendance a du mal à prendre en France mais elle est particulièrement appréciée des Anglo-saxons.

D’après Anne-Victoire, fondatrice des “Vins de Vicky”, la canette n’est pas lĂ  pour remplacer la bouteille, mais apporte un mode de consommation en plus. Elle est bien adaptĂ©e aux vins frais et lĂ©gers qu’on ne destine pas Ă  la garde. Pour accompagner son vignoble dans une transition durable, Anne-Victoire nous parle de sa toute première cuvĂ©e en canette. Un podcast signĂ© Studio Blackthorns. 🍇

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Retranscription

Je reçois aujourd’hui Anne-Victoire, aussi connue sous le nom de Vicky et sa marque Les Vins de Vicky. Salut, Vicky.

Salut !

Tu es née à Paris et tu vis actuellement à Bordeaux, si mes recherches sont bonnes, afin de développer ta marque. Tu es à l’initiative de nombreux projets dont nous allons parler dans ce podcast.

Peux-tu tout d’abord nous expliquer rapidement comment tu en es arrivée à t’intéresser à l’univers vinicole ?

Je suis tombĂ©e dedans quand j’étais petite, un peu comme ObĂ©lix dans la potion ! Mes grands-parents avaient une propriĂ©tĂ© Ă  Fleurie dans le Beaujolais. Et mon père, après avoir travaillĂ© dans l’édition, s’est reconverti en vigneron et il a repris les vignes du domaine. Ça fait presque 15 ans maintenant.

Moi à l’époque, je devais avoir une vingtaine d’années. J’ai eu un peu peur pour lui parce qu’il était tout seul, puis c’était une reconversion donc ce n’était pas évident. Et donc j’ai décidé d’utiliser mes compétences qui étaient que je parlais bien anglais, que j’étais mobile et je m’intéressais au marketing, pour l’aider à vendre ses vins. Donc j’ai développé Les Vins de Vicky comme ça au tout début.

J’ai vu que tu étais bien suivie sur les réseaux sociaux. Est-ce que le background de blogueuse a aidé à développer ta notoriété dans le monde du vin ?

Ouais, complètement. En fait, j’ai commencé avec mon blog parce que je n’avais rien en fait. Je n’avais pas de diplôme en œnologie, en viticulture ou quoi que ce soit, j’avais un Master en psychologie.

Après mes Ă©tudes, c’était en 2008, il y a eu la crise financière, j’étais Ă  Londres. Et puis j’ai atterri chez Ogilvy, c’est une agence de communication amĂ©ricaine, au rayon digital, dĂ©partement 360, oĂą j’ai appris avant tout le monde en fait Ă  utiliser Twitter, Facebook. C’était MySpace Ă  l’époque pour le travail et donc j’ai vite… Et j’écrivais en anglais.

J’ai ouvert mon blog à cette époque, sur le vin, en anglais, et il y avait très peu de femmes françaises qui bloguaient sur le vin, en plus en anglais, je pense que j’étais la seule. Et j’étais assez jeune en plus et hyper dynamique. Et donc j’allais à toutes les dégustations. C’était le début de la sphère des blogs, donc on était assez populaires les blogueurs.

On était encore peu nombreux, donc on était assez solidaires il me semble, dans le vin en tout cas. Et puis ça m’a permis notamment sur Twitter de parler avec beaucoup d’Américains pour leur présenter mon vin, qui j’étais, etc., et des Anglais puisque j’aimais bien l’Angleterre, les États-Unis. Et puis comme ça, ça a été assez vite.

Maintenant, c’est beaucoup plus difficile, je pense, parce qu’il y a beaucoup plus de bruit sur les réseaux sociaux et pour se faire une place, c’est beaucoup plus compliqué. Et puis il y a beaucoup plus de femmes dans le vin, beaucoup plus d’influenceuses on va dire. Ça m’a bien aidée au début. Maintenant, c’est comme tout, si on arrête, on a beau parler après, les gens ne sont plus habitués à nous écouter, donc il ne faut jamais lâcher quoi.

Ouais, c’est un peu le principe et le problème à ce niveau.

Il ne faut jamais lâcher, ouais. Puis quand on commence à grandir, à avoir une famille, c’est plus difficile en général.

Je comprends. En plus, il y en a de plus en plus des réseaux…

Ouais, puis ça change tout le temps.

J’ai vu sur ton site internet, tu mentionnes que tu aides les vignerons à mieux communiquer sur les médias sociaux ?

Oui.

Est-ce que tu peux nous en dire plus là-dessus ?

Alors, je le fais un petit peu moins aujourd’hui. Mais les 10 premières annĂ©es, comme j’avais rĂ©ussi grâce aux rĂ©seaux sociaux, je me suis dit que j’allais aider d’autres personnes Ă  le faire. Et donc j’ai fait un peu de conseil en one-to-one pour les vignerons ou les interprofessions, ou les syndicats mĂŞme. Aider pas forcĂ©ment les vignerons seuls, mais les groupements de vignerons Ă  aider leurs vignerons, et mĂŞme Ă  communiquer eux-mĂŞmes en mettant en place des stratĂ©gies digitales.

Et puis ensuite, à peu près en même temps, j’ai monté les Vinocamps qui sont des évènements gratuits de réseau, de networking, pour aider les acteurs de la filière, que ce soit c’est des vignerons, des communicants, des e-commerçants, enfin toute la filière, à se rencontrer, échanger et penser à la manière de vendre et de parler du vin demain.

Donc on fait souvent l’état des lieux aujourd’hui, on remet en question les pratiques et on pense à des manières de s’améliorer.

Et ça, c’est des évènements qui s’appellent les Vinocamps. C’est issu des Barcamps, où c’est des évènements hyperparticipatifs. Alors maintenant comme ça a pas mal grandi et qu’on est assez nombreux, on a aussi la moitié de l’évènement qui est en conférence et l’autre moitié qui est en workshop où on échange en ateliers.

OK, donc tu continues les ateliers, mais tu le fais un petit peu moins qu’avant ?

Je continue, mais comme on est très nombreux et qu’on peut être que 20-25 par atelier pour que ça marche vraiment, où on crée des nouveaux formats pour intégrer plus de monde et puis on fait des conférences classiques aussi.

D’accord, OK. Donc tu as toute une équipe autour de toi, notamment une communauté Vicky wine et un jury. De ce que j’ai compris, les deux prennent part au choix des étiquettes des vins sélectionnés, c’est ça ?

Voilà. Alors, ça a un peu évolué parce que je sors moins de produits qu’avant puisque j’ai un peu une base maintenant. Je change parfois d’étiquette, donc j’ai toujours les votes de la communauté pour savoir quelle étiquette choisir.

Et lĂ , j’ai repris cette façon de fonctionner qui… Enfin ça c’était assez moderne il y a 10 ans, mais maintenant la participation du public, on l’utilise quand mĂŞme beaucoup sur les rĂ©seaux sociaux, c’est quelque chose qui est devenu assez populaire.

Et pour ma canette, c’est ce que je suis en train de faire pour le packaging là, pour décider du packaging.

OK, très bien, on va en parler un peu plus tard. Du coup, tu as voulu te démarquer des étiquettes traditionnelles avec tes vins. Donc tu es partie sur un concept de silhouette pour quelques-uns de tes vins et un concept un petit peu plus typographique pour Fleurs des champs et Ô joie. Peux-tu nous expliquer ces choix ?

Alors au début, j’avais mon blog. Et mon logo sur les réseaux sociaux, c’était ma silhouette. C’était une silhouette avec un verre de vin que j’avais récupérée et finalement que j’ai adaptée.

Et donc quand j’ai commencé à sortir mes premières cuvées, je me sentais à l’aise avec le logo que les gens connaissaient. Et spontanément, je l’ai mis sur les étiquettes.

Avec le temps, cette silhouette m’a un peu plus encombrée, je ne sais pas trop quoi en faire parce que c’est quand même très féminin, c’est un parti-pris quand même. Et j’avais envie de changer, de faire quelque chose plus facile peut-être à vendre…

… qui touche tout le monde du coup ?

Qui touche plus de monde peut-être. Parce qu’en plus, avec le mouvement des femmes, enfin toute cette espèce de féminisme qui soulève un peu la planète en ce moment. Je suis une femme, je m’appelle Vicky, j’ai toujours été très féminine dans ma manière de communiquer spontanément, mais je ne voulais pas forcément être associée à ce mouvement-là.

Donc quand j’ai sorti mes dernières cuvées cette année, tout en gardant l’esprit de la marque, je suis sortie un peu de la silhouette pour quelque chose de très kraft, qui reste très kraft, très papier, très découpage, très fait main que j’aime bien.

Pour se rapprocher de ce côté un peu artisanal des brasseries craft, peut-être même des bières non ?

Oui, non mais j’ai toujours aimé les mots, déjà j’écris. Et cette artiste qui m’a fait le découpage, j’aime bien son travail. Et puis elle habite dans le Beaujolais, donc ça a été un peu une rencontre. Elle me suit depuis longtemps, elle vient toujours me voir à mes stands aux salons. Donc c’était un peu une suite logique.

OK, très bien. Et j’ai vu que tu proposes également sur ton site et tes réseaux des recettes culinaires. Est-ce que cet accord mets-vins est quelque chose d’inséparable pour toi ?

Pas forcément, je pense qu’on peut vraiment boire du vin sans manger et inversement. Moi je suis habituée à boire un verre de vin avec mes repas parce que je pense que c’est une déformation professionnelle. On a énormément de vins à la maison, donc on ne réfléchit pas vraiment, c’est là quoi.

Mais c’est vrai que j’ai du mal à prendre un repas sans cette espèce d’alchimie qui se passe entre le liquide et le solide. Et je trouve ça super intéressant parce que ça peut vraiment transformer un vin ou un mets quand ça marche. Quand c’est un accord fusion, c’est fou quoi. Je pense notamment au curry et au Sauternes, pour moi le curry et le Sauternes, c’est une révélation.

Curry-Sauternes, OK, j’ai jamais essayé.

Ouais, ça change le vin, ça change le plat, ça matche totalement. Donc oui, ça m’amuse. Au début, j’étais étudiante, j’habitais seule, je n’aimais pas forcément la cuisine, je sortais beaucoup. Et puis je pense qu’en grandissant, on a parfois une famille et on a… Je suis passée de la ville à la campagne. Quand on habite à la campagne aussi, c’est une manière de passer le temps (Rire.)

On sort moins, on va moins au restaurant, donc forcément la cuisine c’est devenu important, ouais.

Et d’un côté plus stratégique et stratégie digitale, est-ce que ça joue ce côté recettes ?

Je ne sais pas, je pense que la foodosphère, donc toutes les communautés food sont beaucoup plus grandes que celles du vin. Donc c’est une manière de toucher d’autres personnes qui ne sont pas forcément des spécialistes et qui ne boivent pas forcément.

Après, dans mon cas, c’est plus une passion. Je ne le fais pas spécialement pour atteindre plus de monde, je le fais parce que je cuisine et j’en profite. J’aime bien faire de la photo quand j’ai le temps. J’aime bien partager mes recettes parce que je trouve que c’est assez sympa, c’est le côté sympa.

Mais en effet, je pense que stratégiquement, pour les mots-clés et tout ça et pour toucher plus de monde, tout le côté gastronomie, ça peut marcher. Après, il y a encore plus de monde que dans le vin, donc pour percer, c’est quand même compliqué.

Ouais, c’est sûr, surtout maintenant là en 2020 c’est super dur à ce niveau-là. On arrive maintenant au cœur du sujet de ce podcast, à savoir le vin en canette.

Tu as lancé une campagne de financement très récemment sur MiiMOSA pour un projet novateur de vin en canette. L’idée est de développer ton vin Ô joie dans ce conditionnement et d’inscrire le vignoble familial dans une transition durable. D’où t’est venue cette idée ?

Je suis dans l’innovation grâce à mes évènements Vinocamps et donc j’ai vu passer des choses, ça m’a interpellée.

Et puis j’ai organisé un Vinocamp tourné autour des nouveaux formats. L’intervenant principal nous a parlé de la canette et a fait son apologie pendant une petite demi-heure. On avait amené des canettes à cette occasion, donc j’ai pu goûter. Et c’est vrai que je pense qu’une fois qu’on tient une canette de vin en main, ça a un effet wôw, un effet… ça choque. Pour moi c’est un peu d’adrénaline, c’est vraiment différent, ça fait toujours plaisir de tenir quelque chose de différent dans les mains. Et ça change un peu le positionnement, notre cerveau n’est plus dans les mêmes schémas classiques du vin. Ça permet de percevoir la chose différemment et de s’adapter à de nouveaux moments de consommation.

Ça transforme le moment de consommation et surtout ça l’étend, on n’est plus aussi limité qu’avec la bouteille.

Et puis ensuite, il y a eu le confinement. Et pendant le confinement, on a vu passer tous ces articles sur la vente à emporter, les restaurants qui ne pouvaient plus recevoir et qui faisaient des formules spéciales. Et ça m’a rappelé qu’il y avait quand même peu de ventes à emporter qui intégraient le vin. Parce que généralement quand on prend à emporter, on prend pour une personne et on multiplie par quatre, par cinq si on a envie de prendre tous la même chose. Mais l’unité c’est quand même la personne et le vin ça ne se vend pas pour une personne, ou les sodas. Et donc il manque cette unité qui s’adapte à cette vente à emporter.

Alors Ă©videmment, ça c’est un Ă©lĂ©ment de la canette, ce n’est pas juste pour la vente Ă  emporter. Mais je pense que ce qui m’a dĂ©cidĂ©e Ă  la fin Ă  passer le pas et Ă  me dire : « aujourd’hui, les restaurants vont probablement garder cette offre et puis de toute façon avec Uber Eats et Deliveroo, il y a quand mĂŞme beaucoup de restaurateurs qui le font dĂ©jĂ , mĂŞme avant. Et on n’a pas forcĂ©ment envie d’acheter une bouteille de vin quand on s’achète un burger ou un plat indien quoi, on a juste envie d’un verre. Et puis notre voisin de table, il va peut-ĂŞtre vouloir une bière. Ça permet en fait qu’on ne soit pas tous en train de boire la mĂŞme chose.

OK, ouais, c’est sûr que c’est intéressant.

C’est juste un des angles. Après, il y a tout ce qui est apéros extérieurs, repas solitaires quand on habite seul, voilà.

Et du coup, pourquoi avoir choisi MiiMOSA plutôt qu’Ulule ou KissKissBankBank ?

J’ai beaucoup réfléchi et on est en train de passer en bio là chez nous. Donc MiiMOSA, c’est quand même le côté agriculture durable. On est quand même dans le… même dans tout ce qui est alimentaire, donc on est… c’est assez ciblé.

Ensuite c’est français et la canette en France n’existe pas et je voulais parler aux Français. Pour plusieurs raisons, déjà parce que je voudrais essayer de développer le marché en France, c’est un peu mon ambition.

Ensuite, envoyer des canettes dans le monde entier, c’est compliqué quand on… Au niveau des calculs des contreparties pour les frais de port et tout ça, c’est compliqué. Parce que quand on envoie une contrepartie aux États-Unis, ce n’est pas le même prix que quand on l’envoie en Bretagne. Et donc c’était déjà assez difficile de définir les contreparties avec un juste prix. Si je devais en faire une par pays, c’était pas très adapté.

Et puis voilà, je sais pas si je regrette ou pas, mais c’est vrai que j’ai eu très très peu d’internationaux.

Parce que tu ne peux pas cibler quand même que la France même si tu es sur KissKissBankBank ou Ulule au final ?

Oui, tu peux, mais bon, MiiMOSA j’avais des contacts, je connaissais quelqu’un qui les connaissait. Ils ont quelques projets vins et bières, donc ça m’a…

Ça t’a confortée ?

C’est un peu une niche MiiMOSA et ça correspondait, j’ai pensé à mon audience. Et puis surtout, je voulais parler du développement durable, donc ça correspondait pas mal, voilà.

OK, ça marche. Alors du coup, tu parles de différents avantages de la canette sur ta campagne, notamment un gain de poids et le côté écologique. Y a-t-il d’autres avantages à mettre du vin en canette ?

C’est ce cĂ´tĂ© en fait qui n’existe en bouteille dont je parlais tout Ă  l’heure, c’est le cĂ´tĂ© petit volume : on peut acheter 25 centilitres de vin grâce Ă  la canette.

Aujourd’hui, si vous allez chez un caviste ou en supermarché ou même sur internet, vous ne trouvez pas ce format, ça n’existe pas en verre. Il existe la demi-bouteille, mais elle est très mal distribuée et il y en a très peu parce que c’est cher à produire, les vignerons ne savent pas quoi en faire.

Ouais, pour moi vraiment le truc intéressant de la canette c’est le côté ouverture facile, qui se retrouve chez les scew cap, mais les scew cap ne sont pas populaires et de toute façon elles sont sur des bouteilles en verre.

Donc là, c’est décomplexé, on peut le mettre en poche, on peut le mettre dans son sac à main… c’est un gain de place. Bon, moi j’habite dans une grande maison, mais par exemple pour les gens qui habitent en ville et qui n’ont pas de cave, il y en a énormément qui ne peuvent pas stocker de vin. Parce qu’ils peuvent mettre cinq ou six bouteilles dans leur cuisine, mais pas plus. Puis ils ont peur que ça s’abîme, etc., ils ne savent pas trop… La canette, dans un placard ou dans un frigo, ça prend pas de place quoi.

Et le côté écologique ? L’opacité de la canette, etc., est-ce que ça joue sur la qualité du vin aussi ?

Je pense que la bouteille conserve bien le vin, le problème c’est le goût de bouchon après. La bouteille n’a pas vraiment énormément de défauts. La canette, elle est garantie un an. La bouteille, c’est comme la canette, si on la conserve dans des conditions favorables, pas au chaud, dans un endroit adapté au vin, elle va se conserver plus longtemps que si on la garde en plein soleil. Donc c’est comme une bouteille de vin.

L’opacité, évidemment, oui. Bon, là je suis sur du vin rouge. Donc si, sûrement. Bon, après il y a d’autres problèmes. Le vin et l’aluminium il peut y avoir des réactions. Donc sur l’aluminium, il y a un revêtement spécial qui permet de protéger le vin, mais dans le temps on ne sait pas vraiment comment ce revêtement peut s’altérer, ça va dépendre du profil du vin et de la conservation, mais du profil du vin, du taux de sulfites. Il parait qu’il y a des cépages qui sont plus ou moins sensibles et qui réagissent plus ou moins bien avec l’aluminium ou avec le revêtement.

Donc je crois que même si on a fait énormément de progrès dans la canette. Même si les propriétés augmentent, enfin sont bien meilleures qu’avant, il y a encore des marges de progression qu’on va découvrir dans le temps.

OK. Et après, bien que le breuvage soit une canette, je suppose que comme la bière c’est conseillé de boire dans un verre et non pas directement à la canette ?

Je pense que ça dépend du vin qui est dedans. Si c’est un prosecco c’est peut-être moins dérangeant. Je pense que plus le vin est alcoolisé, plus il a besoin d’un verre, pour s’ouvrir.

Et de toute façon, comme la canette, le vin est inerté, donc il n’y a pas d’oxygène. Si vous le buvez directement à la canette, vous n’allez pas l’aérer, donc vous pouvez avoir de la réduction, des arômes de réduction qui ne sont pas très agréables. Et le fait de le verser dans le verre déjà ça lui donne un coup de boost avec l’oxygène, ça révèle les arômes. Et là tout de suite, on a le nez, l’odorat qui va ajouter une dimension.

Donc pour moi, oui, mais c’est parce que je suis aussi une amatrice et que je suis très habituée aux beaux verres à vin. Je crois que ça va vraiment dépendre de la personne.

Si le vin est rouge et en plus qu’il est type Napa ou Côtes-du-rhône, plus alcooleux, à mon avis il y aura plus besoin du verre.

C’est vrai que j’ai goĂ»tĂ© un vin, c’était un sparkling rosĂ© bubble gum, c’est un vin australien lĂ  que j’ai goĂ»tĂ© il y a deux jours et ça ressemblait quasi Ă  une hard seltzer, je sais pas si tu connais ce type de boisson, mais ça ressemblait Ă  ça et quasi Ă  une bière, mais c’était du sparkling rosĂ©. Donc ouais, c’est vraiment intĂ©ressant ce qu’on peut faire maintenant, ce qu’on peut inventer. Ça reste du vin, mais c’est quand mĂŞme autre chose et c’est plus tendance, c’est peut-ĂŞtre plus pour les trentenaires ou 30-40 ans. Mais en tout cas, c’était vraiment intĂ©ressant, ouais.

Et puis ça se buvait très très bien direct à la canette en fait, sans le mettre dans un verre.

Mais les hard seltzer, c’est encore chose.

Ouais, c’est sûr.

Malheureusement, je n’en fais pas, mais je crois que quand même c’est plus facile à vendre. Enfin, je pense que le vin, c’est encore très niche quoi. Le vin rouge en plus c’est encore très très niche, les gens ne sont pas habitués.

Et ce que j’aimerais dĂ©velopper dans la prochaine annĂ©e-lĂ , c’est pousser plus de vignerons artisans Ă  le faire pour que les gens comprennent que ce n’est pas forcĂ©ment du vin Bubble gum justement qu’on trouve dans une canette, mais qu’on peut trouver du vin de terroir, de petites productions, tout comme on trouve en bouteille. Et qu’on enlève cette barrière un peu genre « les vins en canettes, c’est des vins mainstream, pas chers, un peu bubble gum Â». C’est le problème de l’image de la canette quand on veut vendre des vins d’artisan et pas du hard seltzer.

Parce que quand on veut vendre du hard seltzer, il n’y a pas de problème, on est complètement dans l’image. Mais quand on veut vendre un Fleurie, un vin d’AOC comme moi, qui n’existe absolument pas en canette – il y a très très peu de vins d’AOC en canette – il y a tout un discours quand même.

Il y a tout un discours, c’est certain. Espérons que les mentalités évoluent d’ici les années à venir. Nous touchons à la fin de l’émission. Rappelons les coordonnées d’Anne-Victoire, donc c’est missvickywine.com pour le site internet. Miss Vicky Wine sur Facebook et Vicky wine sur Insta.

Place à présent à la petite tradition pour conclure l’épisode, super ?

Potion !

Ludovic Mornand

Ludovic Mornand

PODCASTER & BOSS FINAL

Ludovic est le fondateur et directeur de Studio Blackthorns et SuperPotion™. Il anime les émissions SuperPotion™, The Bottlefield Show et 1000 Hectos, toutes les trois spécialisées dans le secteur de la boisson.

« Ă€ travers ce podcast, Ă  la fois fun et enrichissant, j’ai souhaitĂ© marquer mon empreinte d’expert dans le secteur de la boisson alcoolisĂ©e et non-alcoolisĂ©e en invitant des professionnels de l’industrie : brasseurs, distillateurs, vignerons, cavistes, journalistes. Mon but est d’apporter de l’inspiration Ă  ces acteurs de la filière Potions pour les aider Ă  sans cesse se renouveler. C’est ainsi qu’est nĂ© le podcast SuperPotion™, une Ă©mission divertissante et empreinte de nostalgie pop-culture pour les annĂ©es 90s. SuperPotion, un Ă©lixir d’innovation pour sublimer toutes vos boissons ! »