« Effectivement, on est les premiers consommateurs de THC en Europe, on est aussi les premiers consommateurs dâanxiolytiques. On le dit souvent, les Français sont particuliĂšrement stressĂ©s, on a des Ă©tudes, des statistiques qui nous montrent que finalement, la plupart des gens autour de nous sont sujets au stress Ă un moment ou Ă un autre de leur journĂ©e, que ce soit dans le cadre professionnel ou mĂȘme dans le cadre personnel. Il y a une vĂ©ritable mĂ©connaissance aussi des solutions alternatives naturelles, qui sont saines pour la santĂ© puisque, rappelons-le, les anxiolytiques sur le long terme sont quand mĂȘme nĂ©fastes pour le corps humain. On sait quâoutre-Atlantique, câest un marchĂ© qui est en train dâexploser, qui existe dĂ©jĂ depuis de nombreuses annĂ©es. Ăa va arriver en France, on en parle de plus en plus. Donc on ne doute pas que le marchĂ© va se dĂ©velopper de façon trĂšs importante dĂšs lâannĂ©e 2021. »
Baga Boisson
Dans cet Ă©pisode, nous nous intĂ©ressons Ă la grande tendance des produits Ă base de CBD et en lâoccurrence de la nouvelle boisson Baga, un breuvage apaisant constituĂ© de l’alliance savoureuse d’extraits de plantes et de saveurs fruitĂ©es dans lequel est ajoutĂ© du cannabidiol (CBD). Cette molĂ©cule, devenue populaire pour ses vertus apaisantes et thĂ©rapeutiques, est consommable en huile, dans les produits cosmĂ©tiques, dans la nourriture mais Ă©galement dans la boisson alcoolisĂ©e et sans alcool.
Nous allons ainsi voir comment ce marchĂ© Ă©volue en France malgrĂ© les nombreuses restrictions liĂ©es au chanvre et au cannabis et si le CBD tient vraiment ses promesses. Trinquez Ă la sĂ©rĂ©nitĂ© dans cet Ă©pisode avec les fondateurs de Baga : Gaspard et Antoine! đ„
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Retranscription
Salut Antoine, salut Gaspard.
Bonjour Ludovic.
Bonjour.
Est-ce que vous pouvez vous prĂ©senter Ă nos auditeurs en quelques motsâ?
Antoine :âŻBien sĂ»r. Nous on est les deux jeunes fondateurs dâune entreprise de boissons Ă base de CBD. Ce sont des tisanes glacĂ©es aromatisĂ©es dans lesquelles on incorpore du CBD. Ăa fait maintenant deux ans quâon est sur le projet, avec moi-mĂȘme Antoine et Gaspard, mon associĂ©.
Gaspard : Exactement. Donc la sociĂ©tĂ© est créée depuis un peu plus dâun an maintenant. On a travaillĂ© pendant plusieurs mois sur lâĂ©laboration des formulations et les boissons sont enfin disponibles.
DâaprĂšs mes sources, vous avez lancĂ© votre marque il y a quelques semaines. Comment ça sâest passĂ©â? Est-ce que les nouvelles mesures de confinement nâont pas Ă©tĂ© trop dures pour ce lancementâ?
Alors si, on a Ă©tĂ© obligĂ© de sâadapter. On avait lancĂ© dans un premier temps une campagne de financement participatif en septembre pendant tout le mois de septembre qui nous a permis de rĂ©aliser des prĂ©ventes et donc de solliciter une communautĂ© de primo-adoptants. On avait vendu plus de 3 000 bouteilles, on les a produites, on les a distribuĂ©es, elles sont arrivĂ©es dâailleurs chez nos contributeurs cette semaine. On avait dĂ©butĂ© en octobre nos dĂ©marchages auprĂšs de professionnels et des gĂ©rants dâĂ©tablissements de restauration et donc effectivement, avec les nouvelles mesures sanitaires, ce confinement, on a Ă©tĂ© obligĂ© un petit peu de changer notre fusil dâĂ©paule. On avait un petit peu anticipĂ© heureusement et donc on devrait sortir dâici la fin de la semaine une boutique en ligne pour que les consommateurs puissent acheter directement leurs bouteilles depuis internet.
OK, ouais, une alternative qui me semble des plus judicieuses pour ce deuxiĂšme confinement.
*SUPER-QUIZZ* Ă Ă©couter en audio đ
Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer ce quâest le CBD et quelles sont les diffĂ©rentes maniĂšres de le consommerâ?âŻ
Le CBD câest lâacronyme du cannabidiol. Câest une molĂ©cule qui est extraite de la plante du chanvre qui, au contraire lâactif le plus connu, le TCH, nâa pas dâeffet psychotrope. Câest une molĂ©cule qui a des effets psychoactifs et donc qui permet de dĂ©tendre, dâapaiser, de relaxer son consommateur. Câest une molĂ©cule qui interagit avec le systĂšme endocannabinoĂŻde, câest un systĂšme qui est prĂ©sent dans le corps humain qui gĂšre lâhomĂ©ostasie de lâorganisme en rĂšgle gĂ©nĂ©rale.
Aujourdâhui, en consommation de CBD, il existe principalement les huiles sublinguales, quâon peut retrouver dans toutes les boutiques de CBD. Câest une application sous la langue parce que câest une rĂ©gion trĂšs vascularisĂ©e. Et câest dâailleurs un peu de lĂ quâest parti notre constat pour la crĂ©ation de Baga. Câest une application, une habitude dâusage peu pratique et le goĂ»t, mĂȘme si ça sâamĂ©liore aujourdâhui, est un peu dĂ©rangeant, puisque câest souvent de lâhuile de chanvre ou de lâhuile dâolive, donc ça nous laisse un goĂ»t en bouche oĂč on est obligĂ© derriĂšre de boire un peu dâeau. Et câest justement de lĂ quâest venu notre constat de dĂ©mocratiser le CBD Ă travers une boisson. En France, on peut en trouver Ă©galement dans les cosmĂ©tiques, dans des tisanes aussi et dans divers produits alimentaires, mĂȘme si on est encore aux prĂ©misses en France.
Oui, jâai pu voir quâĂ lâĂ©tranger câĂ©tait un peu diffĂ©rent, on pouvait aussi directement avoir les fleurs de cannabis et puis le THC dans certains pays aussi lĂ©galisĂ©s. Mais du coup, pas de CBD en fleur en Franceâ?
Aujourdâhui, officiellement il est interdit de valoriser la fleur, donc de lâutiliser pour la vente directement ou mĂȘme pour extraire des cannabinoĂŻdes en France. Mais depuis maintenant plusieurs mois, il y a une tolĂ©rance qui est faite puisque lâon retrouve justement ces fleurs dans la quasi-totalitĂ© des boutiques spĂ©cialisĂ©es dans les produits Ă base de CBD en France.
Et puis elles ont un taux de CBD infĂ©rieur Ă 0,1 % ou quelque chose comme çaâ?
Alors non, câest le taux de THC qui est contraint. Il faut effectivement que la fleur contienne moins de 0,2 % de THC. Le taux de CBD nâest pas sujet Ă une rĂ©glementation particuliĂšre. Tout ce quâon peut dire câest que pour quâune plante, la fleur du chanvre puisse exprimer un taux de CBD important, il faut que le taux de THC soit Ă©galement important puisque finalement les deux molĂ©cules sont trĂšs liĂ©es. Et donc, si on souhaite consommer des fleurs de CBD qui ont Ă©tĂ© cultivĂ©es dans le cadre de la rĂ©glementation française avec moins de 0,2 % de THC, si ces fleurs ont Ă©tĂ© cultivĂ©es en extĂ©rieur par exemple, on va retrouver entre 4 et 7 % de CBD dans ces fleurs au maximum naturellement.
DâoĂč vient cette idĂ©e folle dâutiliser cette substance dans une boisson sans alcoolâ?
Gaspard :âŻEn fait, cette idĂ©e vient de trĂšs loin. Moi je suis atteint dâune maladie auto-immune, donc câest un dysfonctionnement du systĂšme immunitaire. Ce sont mes propres cellules immunitaires, mes lymphocytes qui viennent provoquer lâinflammation de mes follicules pileux. Il y a quelques annĂ©es jâavais perdu lâintĂ©gralitĂ© de mes poils et de mes cheveux. Je suis toujours suivi dâailleurs par un hĂŽpital, par divers hĂŽpitaux dâailleurs parce quâen fonction de mon lieu dâhabitation, jâai eu lâoccasion dâen visiter quelques-uns. Et jâai suivi pendant deux ans un traitement plutĂŽt lourd Ă base dâimmuno- suppresseurs. Un traitement qui avait de nombreux effets secondaires, qui me provoquait par exemple beaucoup de fatigue ou des maux gastriques. Avec Antoine, nous savions dĂ©jĂ Ă lâĂ©poque, donc il y a deux ans, que le THC avait des propriĂ©tĂ©s antiinflammatoires et donc nous avons fait le lien trĂšs rapidement entre la maladie et le bĂ©nĂ©fice potentiel du THC, mais il Ă©tait hors de question de se soigner en fumant des joints. On a donc essayĂ© dâapprofondir nos recherches sur cette plante du chanvre qui nous a particuliĂšrement intĂ©ressĂ©s et nous sommes finalement tombĂ©s sur cette molĂ©cule du CBD qui pourrait potentiellement rĂ©guler le systĂšme immunitaire. Donc Ă lâĂ©poque on teste cette molĂ©cule, principalement sous forme dâhuile sublinguale. On est un petit peu déçu par lâhabitude dâusage quâelle contraint et par le goĂ»t de cette huile et donc on cherche trĂšs rapidement Ă pouvoir Ă©laborer un produit qui puisse sâinscrire dans la grande consommation finalement, avec cet objectif qui se dessine trĂšs rapidement de pouvoir dĂ©mocratiser lâutilisation du CBD et de le rendre accessible au grand public. Pourquoiâ? Parce que si effectivement le CBD a un impact plutĂŽt modĂ©rĂ© finalement sur ma maladie, mĂȘme si aujourdâhui je ne suis plus le traitement Ă base dâimmuno-suppresseurs, on se rend compte surtout que le CBD est particuliĂšrement efficace pour lutter contre les comportements anxieux. Donc câest une molĂ©cule qui doit ĂȘtre accessible au plus grand nombre puisque les Français sont stressĂ©s, les Français ont besoin de solutions alternatives aux mĂ©dicaments pour justement faire face Ă ce stress. Et donc le CBD est la solution optimale Ă notre sens.
OK, ouais, donc câest une belle mission que vous avez lĂ , ça va ĂȘtre un beau challenge. Et est-ce que vous savez par hasard sâil existe des boissons alcoolisĂ©es Ă base de CBDâ?
Alors oui, il en existe quelques-unes, pas en France, mais sur les marchĂ©s amĂ©ricain ou anglo-saxon par exemple, qui ont un petit peu plus dâavance. On trouve des boissons alcoolisĂ©es Ă base de CBD puisque le CBD se mĂ©lange trĂšs bien dans lâalcool et on pourrait citer par exemple un gin au CBD qui est commercialisĂ© au Royaume-Uni.
Dâaccord, je nâĂ©tais pas au courant. Il y avait juste une marque qui sâappelait OTO, il me semblait que câĂ©tait alcoolisĂ©, peut-ĂȘtre comme une biĂšre au CBD, mais Ă part çaâŠ
Il y a eu pas mal dâinitiatives aussi de biĂšres au CBD en Europe. MĂȘme en France localement, certains ont fait des essais avec de la biĂšre justement. Avec aussi cette tendance de la micro-brasserie qui sâest dĂ©veloppĂ©e, donc beaucoup de lieux pour pouvoir produire ces biĂšres.
Oui, câest sĂ»r. Et Ă mon avis, ce nâest pas prĂšs de sâarrĂȘter, ça va prolifĂ©rer de plus en plus. Pour revenir sur Baga, donc câest lâabrĂ©viation de «âBreuvage audacieuxâ» et de vos deux prĂ©noms, Gaspard et Antoine. Pourquoi avoir choisi ce nomâ?
Ăa nâa pas Ă©tĂ© une mince affaire. Alors nous on sâest rencontrĂ© en Master Ă lâIAE de Bordeaux et on a Ă©tĂ© incubĂ© dans un incubateur scolaire en Master 2 sur notre projet. Câest Ă ce moment-lĂ quâon a dĂ» justement crĂ©er lâentitĂ© Baga. On a fait simplement un brainstorming avec tous nos collĂšgues qui eux aussi Ă©taient des porteurs de projets avec beaucoup de noms. On est parti au dĂ©but sur «âla quĂȘte du Graalâ», on est parti un peu loin dâailleurs. CâĂ©tait trĂšs sympathique Ă imaginer, mais trĂšs peu marketing. Et enfin, juste Ă un moment quelquâun nous a dit «âmais en fait, vous en parlez tellement bien et tellement tout le temps quâil faut quâil y ait vous dans votre marqueâ». Et câest lĂ oĂč on en est arrivĂ© au «âbreuvage audacieuxâ» puisquâon pense que ça dĂ©crit pas mal notre produit puisquâon est quand mĂȘme sur une innovation pour le marchĂ© français. Et puis Gaspard-Antoine, câest notre association, câest vraiment ça qui a créé Baga, câest le cĆur du projet. Et pour la petite histoire en plus, Baga en verlan ça signifie GABA, donc si on rajoutait un «âbâ» câest le neurotransmetteur qui est activitĂ© par le CBD lorsquâil rentre dans notre organisme.
Et ça, câest un concours de circonstances ou vous lâavez vu en mĂȘme temps que vous trouviez le nomâ?
Dans les 30 secondes qui ont suivi. Ă la toute base on avait pas mal rĂ©flĂ©chi dĂ©jĂ autour de GABA et aprĂšs on sâest rendu compte que le nom que lâon venait de trouver Ă©tait juste le verlan de GABA donc câĂ©tait parfait.
Jâavoue que câest un petit clin dâĆil qui est sympa. Vous utilisez souvent les termes «âaccomplissementâ» et «âsĂ©rĂ©nité⻠dans vos textes, sur votre site internet, sur Ulule, sur Insta, etc. Apportez-vous ça dans votre potionâ?
Câest vraiment lâobjectif. DĂ©jĂ , il faut savoir quâon ne peut pas faire dâallĂ©gation thĂ©rapeutique sur le CBD. Câest pour ça que le discours doit ĂȘtre trĂšs bien pensĂ©. Et nous en fait, ça vient dâun constat personnel. On a tous les deux eu une scolaritĂ© un peu en dents de scie, on avait du mal Ă trouver notre voie et notre sens, on Ă©tait vraiment dans une quĂȘte de sens avant de se retrouver dans ce Master sur le thĂšme de lâentrepreneuriat. Et justement, on apercevait enfin notre premier accomplissement dans notre vie, en tout cas professionnelle. Et avec le CBD qui a ce pouvoir dâapaisement, on sâest dit que câĂ©tait vraiment une carte Ă jouer puisque câest trĂšs important pour nous. On essaie de communiquer un peu justement cette sĂ©rĂ©nitĂ© et cet accomplissement autour de nous. Les premiers jâai envie de dire câest nos mamans et aprĂšs tous nos proches et tous nos collĂšgues porteurs de projets.
Et du coup, vos proches et vos parents ont testĂ© le produitâ?
Oui, bien sĂ»r. Ma mĂšre par exemple consomme depuis un peu plus dâun an de lâhuile sublinguale au CBD. Ăa lui a permis dâattĂ©nuer voire de faire disparaitre complĂštement un certain nombre de maux que rencontrent la majoritĂ© des femmes de son Ăąge. Et puis Ă©videmment, tout au long du projet elles nous ont accompagnĂ©s dans le dĂ©veloppement du produit et elles lâont goĂ»tĂ© rĂ©guliĂšrement jusquâĂ la finalisation des formulations.
Elles ont clairement fait les bĂȘta-testeuses des premiers prototypes au produit fini actuel.
Câest super intĂ©ressant parce que câest une boisson innovante, câest une boisson un peu trendy, un peu jeune parce que le CBD, ça fait un peu fureur aussi chez les consommateurs de cannabis parce que certains veulent rĂ©duire ou veulent avoir une alternative et ça fait sens dans cette optique-lĂ . Mais câest aussi intĂ©ressant de voir que des personnes un peu plus ĂągĂ©es comme vos parents ou peut-ĂȘtre mĂȘme les miens puissent sâintĂ©resser à ça. Donc ça fait une audience, une cible qui est super vaste en faitâ?
Tout Ă fait, effectivement. Câest vrai que finalement, le CBD peut ĂȘtre consommĂ© de 18 Ă 65 ans voire plus. On y trouve une utilisation diffĂ©rente en fonction de sa tranche dâĂąge et de lâeffet souhaitĂ©. Câest effectivement une trĂšs bonne alternative au THC, en tout cas câest une façon dâarrĂȘter de consommer du THC. Et puis les propriĂ©tĂ©s du CBD sont trĂšs profitables aux personnes plus ĂągĂ©es, pour par exemple permettre dâattĂ©nuer certaines douleurs chroniques.
Pour votre produit, votre cible principale câest les 25-34 ans ?âŻEst-ce que vous avez quand mĂȘme nichĂ© ou ciblĂ© une cible particuliĂšreâ?
Nous notre cible prioritaire, mĂȘme si justement avec le CBD on peut ĂȘtre beaucoup plus large, câest les 25-34 ans. On est majoritairement, mĂȘme si ça tend Ă lâĂ©quilibre aujourdâhui, sur une cible plutĂŽt fĂ©minine, et des personnes qui sont soucieuses de leur alimentation, donc qui ont aussi potentiellement dĂ©jĂ connaissance de la nutrition Ă base de chanvre et soucieuses de leur bien-ĂȘtre.
Votre projet a explosĂ© les compteurs sur Ulule : objectif 300 % avec plus de 310 contributeurs. Votre vision est de dĂ©mocratiser le CBD et sensibiliser le grand public. Dans un des pays dâEurope les plus consommateur de cannabis, pensez-vous que cette alternative saine aux multiples vertus va exploser en Franceâ?
On en est persuadĂ©. Effectivement, on est les premiers consommateurs de THC en Europe, on est aussi les premiers consommateurs dâanxiolytiques. On le dit souvent, les Français sont particuliĂšrement stressĂ©s, on a des Ă©tudes, des statistiques qui nous montrent que finalement, la plupart des gens autour de nous sont sujets au stress Ă un moment ou Ă un autre de leur journĂ©e, que ce soit dans le cadre professionnel ou mĂȘme dans le cadre personnel. Il y a un vĂ©ritable besoin en tout cas de lutter contre ce stress. Il y a une vĂ©ritable mĂ©connaissance aussi des solutions alternatives naturelles, qui sont saines pour la santĂ© puisque, rappelons-le, les anxiolytiques sur le long terme sont quand mĂȘme nĂ©fastes pour le corps humain. Et donc effectivement, on sait quâoutre-Atlantique, câest un marchĂ© qui est en train dâexploser, qui existe dĂ©jĂ depuis de nombreuses annĂ©es. Ăa va arriver en France, on en parle de plus en plus. En ce moment justement, câest un sujet qui fait lâactualitĂ© trĂšs rĂ©guliĂšrement. Donc on ne doute pas que le marchĂ© va se dĂ©velopper de façon trĂšs importante dĂšs lâannĂ©e 2021.
Pouvez-vous nous parler de vos diffĂ©rents produitsâ?
On a créé notre premiĂšre gamme de trois saveurs. Il faut savoir quâĂ chaque fois chaque saveur est une association entre une plante Ă tisane dĂ©jĂ reconnue pour son effet apaisant et un arome naturel de fruit, donc extrait rĂ©ellement de ce fruit. Dans chaque boisson on utilise du sucre de fruits, du fructose qui est issu de raisins. On en met trĂšs peu puisquâon est Ă 2,1 % et en plus il a un indice glycĂ©mique trĂšs faible. Câest trĂšs intĂ©ressant puisquâon est sur un produit dĂ©saltĂ©rant et trĂšs peu sucrĂ©. MĂȘme un peu gourmant avec justement ce cĂŽtĂ© arome naturel, notamment sur la saveur framboise. Donc câest trois saveurs : fambroise-mĂ©lisse, pomme-kiwi-camomille et pĂȘche-verveine. Et enfin, pour incorporer le CBD, donc ça câest la petite particularitĂ©. Il faut savoir que le CBD est liposoluble, donc il se fixe uniquement aux corps gras. Dans une boisson câĂ©tait une complexitĂ© quâon avait et on a dĂ» justement mettre au point, avec un centre de ressources technologiques, un laboratoire, un procĂ©dĂ© technique pour encapsuler ce CBD. Tout simplement câest lâenfermer dans de microscopiques sphĂšres pour pouvoir le retrouver homogĂšne dans la boisson et aussi le protĂ©ger, notamment de la lumiĂšre ou de la tempĂ©rature Ă©levĂ©e.
Ăa veut dire quâil y a un peu de pulpe ?âŻCette sphĂšre, ça se matĂ©rialise comment ?âŻCâest totalement liquide ou ça donne un peu du granulĂ© et de la pulpeâ?
Câest totalement microscopique donc ça ne se voit pas Ă lâĆil nu. On est en plus en train de perfectionner cette technique pour que ça devienne nanoscopique. On est vraiment dans une Ă©volution perpĂ©tuelle du produit. Donc non, on ne va pas retrouver notre CBD en capsule. Ăa permet aussi justement une meilleure absorption, donc une meilleure biodisponibilitĂ© du CBD.
Est-ce quâune gamme plus Ă©largie est prĂ©vue pour le futurâ?
Alors oui, on a beaucoup dâidĂ©es pour dĂ©velopper de futures gammes. DĂ©jĂ au niveau des saveurs, pour lâinstant on est sur des parfums qui peuvent sembler somme toute assez classiques. On a plein dâidĂ©es originales, on sâinspire beaucoup du marchĂ© anglo-saxon, oĂč on a des choses qui sortent de lâordinaire quâon nâa vraiment pas lâhabitude de consommer en France. On a la possibilitĂ© de changer de conditionnement Ă©galement, on est en train de rĂ©flĂ©chir Ă dâautres types de conditionnement puisque cette bouteille en verre est trĂšs contraignante finalement, mĂȘme si elle permet Ă notre produit dâavoir une image plutĂŽt haut de gamme, pour le lancement en tout cas. Et pour lancer un produit tel que le nĂŽtre au CBD câĂ©tait assez intĂ©ressant. Mais on pense quâon peut travailler encore ce conditionnement avec des plastiques recyclables, des plastiques Ă base de vĂ©gĂ©taux par exemple. On va changer potentiellement Ă©galement le volume de la bouteille. On est sur une 33 cl, on imagine des bouteilles dâun litre avec une dose de CBD plus importante. Et on peut faire varier cette dose de CBD. Une fois de plus, on est sur 20 mg par bouteille dans notre cas, on peut imaginer du micro-dosing avec des bouteilles de 5, 10 mg de CBD. Et puis on peut imaginer Ă©galement des bouteilles peut-ĂȘtre trĂšs ciblĂ©es pour les sportifs, avec des doses de CBD beaucoup plus importantes pour rendre le relĂąchement musculaire plus important et amĂ©liorer la rĂ©cupĂ©ration.
Et du coup, ça peut aller de 5 Ă 30 mg, ça peut aller beaucoup plus loinâ? Est-ce quâil y a une dose Ă ne pas dĂ©passerâ?
RĂ©glementairement, il nây a pas de contre-indication Ă mettre des doses trĂšs importantes de CBD dans les boissons. Nous on prĂ©fĂšre tout de mĂȘme se rĂ©fĂ©rer aux recommandations des fĂ©dĂ©rations de santĂ© et notamment de la FSA au Royaume-Uni qui a dĂ©clarĂ© quâelle conseillait aux consommateurs de ne pas dĂ©passer une dose de 70 mg de CBD journaliĂšre. Donc on pourrait imaginer peut-ĂȘtre un format de 33 cl avec 70 mg de CBD, pour aprĂšs lâeffort.
Donc on ne reste pas vraiment sur lâaspect apĂ©ro français bien connu oĂč on fume des clopes et on boit tout un pack de bouteilles de Baga, ce nâest pas tellement dans cet esprit-lĂ du coup lâutilisation de votre produitâ?
Non, câest effectivement diffĂ©rent. Câest un produit qui peut ĂȘtre utilisĂ© pour lâapĂ©ro. Nous notre slogan câest «âtrinquez Ă la sĂ©rĂ©nitĂ©â». Donc on retrouve cette idĂ©e dâapĂ©ro finalement, de pouvoir partager la bouteille avec des amis autour dâun moment convivial, aprĂšs le travail par exemple. Mais on est quand mĂȘme sur un produit qui est sain, donc effectivement, je pense quâon va plutĂŽt manger des cruditĂ©s que des chips avec nos boissons Baga. Finalement câest tout un mode de vie quâon essaye dâinculquer aux consommateurs. Cette idĂ©e de prendre soin de son corps et du coup de son bien-ĂȘtre.
Oui câest ça, un peu le slow life et le fait dâĂȘtre bien dans le corps et lâesprit. Jâai vu ça avec Lökki Kombucha dans mon ancien podcast, oĂč câĂ©tait aussi un peu leur filon. Et du coup, pour en revenir plus sur le cĂŽtĂ© visuel, esthĂ©tique, marketing. Votre logo prĂ©sente une feuille, mais ce nâest pas une feuille de cannabis conventionnelle Ă cinq branches. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que câestâ?
Bien sĂ»r. Alors, câest une feuille effectivement, puisquâon souhaitait retrouver les codes de la vĂ©gĂ©tation dans notre image de marque, du naturel. On nâa pas souhaitĂ© utiliser la feuille de cannabis, tout simplement parce que câest potentiellement rĂ©prĂ©hensible sur le territoire français. Finalement, la reprĂ©sentation de cette feuille de cannabis peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une incitation Ă la consommation de la drogue. Et puis finalement, nous considĂ©rons dans notre boisson le CBD comme un ingrĂ©dient presque comme un autre, qui vient contribuer au bĂ©nĂ©fice de la boisson, mais qui, mĂȘme sâil est lâingrĂ©dient star, ne doit pas ĂȘtre le centre de la boisson.
CâĂ©tait vraiment une volontĂ© dâavoir un discours clair pour la dĂ©mocratisation du CBD et estampiller une feuille de cannabis en gros sur notre logo ou sur nos boissons aurait justement rendu un peu faux ce discours, puisquâaujourdâhui lâamalgame est clairement fait en France. DĂšs quâon parle de chanvre, de cannabis, on ne parle que de rĂ©crĂ©atif, on oublie le thĂ©rapeutique ou le CBD, le chanvre bien-ĂȘtre. Ăa a Ă©tĂ© le cas pour les premiĂšres boutiques qui font des produits Ă base de CBD qui ont ouvert il y a deux ans maintenant. OĂč certaines ont ouvert justement avec de grandes feuilles de cannabis, Bob Marley partout en Ă©gĂ©rie. Donc ça trompe le consommateur, tout le monde pense acheter du cannabis ou quelque chose dâillĂ©gal rendu plus ou moins lĂ©gal. Nous on met vraiment un point dâhonneur Ă dĂ©mocratiser de la bonne façon ce beau produit quâest le CBD.
Câest une bonne idĂ©e et jâavoue que la feuille estampillĂ©e de partout, câĂ©tait un peu le cĂŽtĂ© illĂ©gal et prĂ©sent aussi ces derniĂšres annĂ©es ou mĂȘme depuis dix-quinze ans en France, donc câest bien de sortir un petit peu de ces sentiers-lĂ et de prĂ©senter aux consommateurs quelque chose de clair et de pas douteux.
Exactement, câĂ©tait vraiment une volontĂ©. On fonctionne seulement avec des petits clins dâĆil, pour rappeler justement lâorigine du CBD qui est quand mĂȘme le chanvre dans tous les cas. Et ça, il ne faut pas le nier, il faut justement Ă©duquer sur le sujet.
Je suppose que vous devez avoir de la concurrence sur ce type de boisson infusĂ©e au CBD, peut-ĂȘtre moins en France, mais il y en a pas mal Ă lâĂ©tranger quand mĂȘme. Est-ce que câest difficile de se faire une place dans le marchĂ© des boissons innovantesâ?
En France, il y a quand mĂȘme quelques initiatives locales qui ont le mĂ©rite dâexister. Il y a Ă©galement un acteur assez important, Shield, qui propose une eau aromatisĂ©e et lĂ©gĂšrement pĂ©tillante, qui nâest pas fabriquĂ©e sur le territoire français, mais qui est commercialisĂ©e notamment en Ăle-de-France. Effectivement, le marchĂ© des boissons CBD est beaucoup plus dĂ©veloppĂ© Ă lâĂ©tranger. En Europe par exemple, on pourra citer les marchĂ©s anglo-saxon, suisse, italien, oĂč la rĂšglementation est peut-ĂȘtre plus souple. En France, nous on est en concurrence indirecte avec toutes les boissons fonctionnelles telles que le kĂ©fir ou le kombucha. Ce nâest pas forcĂ©ment Ă©vident de faire sa place, mais en toute honnĂȘtetĂ© on a eu beaucoup de retours positifs de la part des professionnels. Puisque câest une vĂ©ritable nouveautĂ© et le bĂ©nĂ©fice est plutĂŽt trĂšs bien accueilli.
Et on est sur une boisson plate, contrairement aux tendances des boissons fermentées qui sont pour la plupart pétillantes, le kéfir et le kombucha, donc cela apporte une diversité pour les professionnels.
Ah dâaccord, ce nâest pas du sparkling. Jâavoue que cela rend la chose un peu plus intĂ©ressante, parce que la grande tendance est au pĂ©tillant en ce moment, que ce soit pour le rosĂ© ou mĂȘme des sodas. Du coup, avoir une autre alternative au Pulco-citron ou aux choses comme ça, aux Ăvian un petit peu aromatisĂ©s, jâavoue que câest un bon marchĂ© aussi Ă prendre.
Câest vrai que câest une tendance dans la crĂ©ation de boissons de choisir le cĂŽtĂ© pĂ©tillant. AprĂšs, en tendance de consommation, on est justement Ă lâinverse, câest plutĂŽt les boissons plates qui sont de plus en plus demandĂ©es aujourdâhui, que ce soit en CHR ou en GMS. En tout cas la tendance Ă©volue dans ce sens.
Les thés glacés et les eaux aromatisées observent des croissances à deux chiffres depuis quelques années qui sont assez spectaculaires.
Est-ce que vous avez pensĂ© Ă distribuer votre produit aux CHR et peut-ĂȘtre lâincorporer dans des cocktails ou dans des mocktails, des choses comme çaâ?
Tout Ă fait, câest mĂȘme lâobjectif. Dans un premier temps, on souhaitait commercialiser notre boisson dans les magasins spĂ©cialisĂ©s, câest une porte dâentrĂ©e assez logique. Le vĂ©ritable challenge, câest de pouvoir aller capter des canaux de vente traditionnels, des canaux de distribution traditionnels et effectivement dâaller toucher les cafĂ©s-hĂŽtels-restaurants. Dans un premier temps, on sâĂ©tait vraiment concentrĂ© sur la partie restauration en ciblant les Ă©tablissements de restauration rapide, mais sains. Ce sont des Ă©tablissements qui vont proposer une alimentation saine et Ă©quilibrĂ©e, par exemple les bars Ă salade ou les restaurants qui proposent des poke ball, une vogue de plus en plus prĂ©sente, notamment sur Bordeaux.
Et du coup, pas trop dâaffiliation avec le cĂŽtĂ© alcoolisĂ© ?âŻSi vous voulez faire par exemple des cocktails, ce serait plus des cocktails sans alcool ou des choses comme ça ou peu importe pour vousâ?
Dans un premier temps câest ce quâon aimerait tester. Les deux sont possibles, il existe dâailleurs un bar Ă Paris qui ne fait que des cocktails Ă base de CBD, alcool ou sans alcool. Nous justement on est en contact avec des barmen pour pouvoir travailler notre produit, par exemple dans un virgin mojito ou ce genre de cocktails trĂšs frais pour lâĂ©tĂ© dans lesquels nos aromatisations pourront extrĂȘmement bien se marier. Câest un produit qui est trĂšs peu sucrĂ©, donc il peut ĂȘtre retravaillĂ© dans des cocktails, câest ça qui est intĂ©ressant et qui intĂ©resse en tout cas les barmen.
Du coup, ce produit ce nâest pas un mĂ©dicament, mais ça apaise. Câest le bon compagnon dâune fin de journĂ©e mouvementĂ©e. Mais pourquoi cette boisson plutĂŽt quâune bonne biĂšre fraicheâ?
Justement cette boisson va amener le cĂŽtĂ© dĂ©tente quâon va chercher avec une bonne biĂšre fraiche en afterwork ou un soir dâĂ©tĂ© pour le coucher de soleil. Mais sans le cĂŽtĂ© nĂ©faste on va dire de lâalcool. Une petite biĂšre de temps en temps, ça ne fait pas mal, mais si on sâhabitue Ă consommer des biĂšres tous les jours en afterwork avec ses amis, ça peut commencer Ă ĂȘtre compliquĂ©, que ce soit pour notre santĂ© directement ou aussi pour notre condition physique. Alors quâavec une boisson comme Baga, on a juste de lâeau, des arĂŽmes et du CBD, donc de la dĂ©tente sans grossir et sans problĂšmes de santĂ© on va dire.
Dâaccord. Et du coup, est-ce que ça peut bien se marier aussi avec la nourriture, pour faire des accords mets-boissonsâ?
Bien sĂ»r. On est justement en train de travailler pour pouvoir faire des recettes spĂ©cifiques avec notre produit pour des cocktails, quâon pourrait marier avec des plats aussi. Le trĂšs bon exemple câest les poke bowl, on a vraiment ce genre dâaliments ou les salades fraiches de lâĂ©tĂ©. Et bien sĂ»r ça se marie trĂšs bien, câest trĂšs fruitĂ©, on a beaucoup dâaromes et beaucoup de nez aussi Ă notre boisson. Donc câest parfait pour un petit dĂ©jeuner dâĂ©tĂ© par exemple.
DâoĂč proviennent vos produits et votre chanvre, comment contrĂŽlez-vous tout çaâ?
Tous les fournisseurs sont dâorigine française exceptĂ© pour le CBD. On lâa expliquĂ©, la rĂšglementation du CBD en France est assez compliquĂ©e. Ă lâheure actuelle, il est impossible de valoriser la fleur sur le territoire français. Donc pour des raisons Ă©conomiques et puis aussi pour sâassurer dâavoir un CBD dâexcellente qualitĂ©, Ă lâheure actuelle il est sourcĂ© aux Ătats-Unis auprĂšs dâacteurs qui nous garantissent la validation de normes et de nombreux labels qui nous permettent dâĂȘtre absolument certain que notre CBD est de la plus haute qualitĂ©. La volontĂ© câest Ă©videmment le plus rapidement possible de pouvoir sourcer ce CBD en France et donc câest pour ça quâon suit avec beaucoup dâattention les initiatives locales agricoles sur la culture du chanvre CBD. On a par exemple des amis qui cultivent du chanvre Ă peu prĂšs Ă une heure de Bordeaux, qui sont obligĂ©s pour lâinstant de lâextraire Ă lâĂ©tranger pour pouvoir en faire des huiles ou des cosmĂ©tiques. Donc ça a un coĂ»t qui est trĂšs important, qui nâĂ©tait pas possible Ă prendre en compte en tout cas dans notre modĂšle Ă©conomique Ă notre stade de dĂ©veloppement (puisquâon produit des batchs de bouteilles qui sont vraiment trĂšs petits par rapport Ă lâindustrie agroalimentaire). Mais je pense que dâici 2021, on aura la possibilitĂ© dâavoir une boisson composĂ©e dâingrĂ©dients Ă 100 % français.
Donc vous ĂȘtes vraiment tributaires des lois qui passent au gouvernement, etc. Ăa ne doit pas ĂȘtre simple quand mĂȘme pour vos missions, dĂ©mocratiser votre marque, etc. Vous ĂȘtes quand mĂȘme tributaires de tout ça.
Oui bien sĂ»r, câest pour ça quâon suit vraiment avec attention toutes les Ă©volutions. Nous on est adhĂ©rent du syndicat professionnel du chanvre, la plus grosse association de la filiĂšre chanvre en France et qui tente dâinfluencer cette rĂ©glementation pour lâassouplir, pour la rendre plus simple, auprĂšs des agriculteurs, mais Ă©galement des entrepreneurs français qui se retrouvent dans des situations de concurrence dĂ©loyale avec les autres acteurs Ă©trangers. Et on a plutĂŽt bon espoir quand mĂȘme dâune Ă©volution positive dans les mois Ă venir.
Dâailleurs, comment vous voyez lâavenir du CBD et du THC en Franceâ?
On attend en mars prochain la premiĂšre expĂ©rimentation du cannabis thĂ©rapeutique en France, auprĂšs de 3 000 patients qui correspondent Ă un certain nombre de critĂšres, câest seulement quelques maladies qui sont ciblĂ©es. Câest assez contraignant dâailleurs pour pouvoir se soigner avec du cannabis thĂ©rapeutique lâannĂ©e prochaine. Il faut passer par un mĂ©decin qui aura suivi de façon bĂ©nĂ©vole une formation pour pouvoir dĂ©livrer des ordonnances de cannabis thĂ©rapeutique. Câest un premier pas, ça fait dĂ©jĂ de trĂšs nombreuses annĂ©es quâon attendait cette expĂ©rimentation, qui malgrĂ© tout reste trĂšs petite, 3 000 patients ça reprĂ©sente un panel trĂšs faible. Au Royaume-Uni par exemple, on a dix fois plus de patients qui ont accĂšs au cannabis thĂ©rapeutique Ă lâheure actuelle. Mais je pense quâon va dans le bon sens, en tout cas sur le cannabis thĂ©rapeutique. Sur le CBD Ă©galement. On attend dâici quelques semaines des Ă©volutions rĂ©glementaires qui devraient permettre Ă de nombreux acteurs de se dĂ©velopper ou mĂȘme dâentrer sur le marchĂ©, de structurer cette filiĂšre en France. Pour le cannabis rĂ©crĂ©atif, Ă mon avis ce nâest pas pour tout de suite. Puisquâon observe une politique de prohibition depuis une cinquantaine dâannĂ©es, qui ne dĂ©montre pas son efficacitĂ©, mais a priori, on prĂ©fĂšre sâobstiner dans cette stratĂ©gie. Pour nous, sans se prononcer vraiment sur le sujet, je pense quâil y aurait un vĂ©ritable intĂ©rĂȘt, socioĂ©conomique en tout cas, Ă au moins dĂ©pĂ©naliser le cannabis en France, mais bon câest un vaste dĂ©bat. En tout cas, de clairement ouvrir le dĂ©bat et ne pas juste apposer le mot «âinterditâ» dĂšs quâon parle de cannabis, mĂȘme aux jeunes. Parce que câest un peu ça le problĂšme. Moi je me souviens trĂšs bien de lâintervention de la police nationale au collĂšge. On nâapprend rien, on sait juste que câest interdit et puis quand on est jeune on aime bien lâinterdit, donc ça nous pousse encore plus Ă y aller. Et quand on est jeune, ce nâest vraiment pas terrible de commencer le THC Ă 14-15 ans. Donc non, on est vraiment au moins pour lâouverture de ce dĂ©bat et quâil soit intelligent.
Ă lâheure actuelle, câest un dĂ©bat politique plus quâun dĂ©bat de santĂ©, câest ça le problĂšme.
Et puis câest sĂ»r que quand on voit le Canada qui lĂ©galise et les Ătats-Unis Ă©galement⊠Câest bizarre parce quâon voit toujours cet esprit anglo-saxon qui est plus ouvert sur tout et qui est surtout en avance de 5 Ă 10 ans par rapport Ă la France. Et quand on se rapproche du marchĂ© par exemple des biĂšres, on voit trĂšs bien quâil y a vraiment de lâavance de fou entre les Anglo-saxons et les Français. Et du coup, on se demande si ce nâest pas juste une question de temps et que ça va finir par arriver. Parce que si ça se dĂ©mocratise partout dans le monde sauf en France, peut-ĂȘtre que les gens seront obligĂ©s de le faire un peu plus tard. Mais bon, câest sĂ»r quâil y a toujours eu ce dĂ©bat et cette prohibition, donc câest quand mĂȘme complexe. Du coup, pour en revenir sur vos produits, dans quels points de vente on peut les trouver actuellementâ?
Pour lâinstant, on a seulement quelques points de vente sur lâagglomĂ©ration bordelaise. Essentiellement des magasins spĂ©cialisĂ©s, ce quâon appelle les CBD shop. Dans la plupart des CBD shop Ă Bordeaux on peut retrouver nos boissons. Et puis nous lançons dâici la fin de la semaine notre boutique en ligne. Donc sur notre site internet, baga-boissons.com, on pourra acheter directement des packs de 6 Ă 12 bouteilles.
Ă quel prixâ?
Au prix de 3,9 ⏠lâunitĂ©. Ăa correspond avec les frais de port Ă environ 30 ⏠pour le pack de 6 bouteilles par exemple.
TrĂšs bien. Câest parfait, je vous souhaite que ça marche, en tout cas câest super intĂ©ressant et puis câest vraiment une alternative qui parait intĂ©ressante. Moi je reviens depuis peu de Melbourne en Australie et lĂ -bas il y a un foisonnement de boissons alcoolisĂ©es ou non, mais en tout cas dâalternatives, câest assez fou. Juste en bas de ma rue, il y avait une dizaine de points de vente oĂč on pouvait acheter de lâalcool, des biĂšres, des kombucha, du kĂ©fir, vraiment tout genre de boissons. Et lĂ câest un petit peu compliquĂ©, le retour en France, on va au petit Casino, on trouve du pepsi, du coca, une boisson industrialisĂ©e de biĂšre sans alcool et puis sinon câest des biĂšres des gros groupes, des biĂšres Heineken, Pelforth et compagnie. Si on veut trouver une alternative, il faut vraiment aller Ă La Vie Claire et encore, câest vraiment trĂšs spĂ©cialisĂ©.
En France câest vrai quâon est obligĂ© dâaller dans les magasins spĂ©cialisĂ©s.
Et on peut vous retrouver sur Facebook et Instagram, je supposeâ?
Tout Ă fait, Baga Boissons aussi.
Ou bien sur LinkedIn.
OK, on finit sur un petit cri de ralliement :âŻ
SUPER⊠POTIONâ!
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A propos du podcast
Ă travers ce podcast, Ă la fois fun et enrichissant, j’ai souhaitĂ© marquer mon empreinte d’expert dans le secteur de la boisson alcoolisĂ©e et non-alcoolisĂ©e en invitant des professionnels de l’industrie : brasseurs, distillateurs, vignerons, cavistes, journalistes. Mon but est d’apporter de l’inspiration Ă ces acteurs de la filiĂšre Potions pour les aider Ă sans cesse se renouveler. C’est ainsi qu’est nĂ© le podcast SuperPotionâą, une Ă©mission divertissante et empreinte de nostalgie pop-culture pour les annĂ©es 90s.
SuperPotion, un Ă©lixir d’innovation pour sublimer toutes vos boissons ! đș