Boisson et CBD : une alternative naturellement apaisante

Écoute l'épisode sur ta plateforme préférée →

“Effectivement, on est les premiers consommateurs de THC en Europe, on est aussi les premiers consommateurs d’anxiolytiques. On le dit souvent, les Français sont particulièrement stressés, on a des études, des statistiques qui nous montrent que finalement, la plupart des gens autour de nous sont sujets au stress à un moment ou à un autre de leur journée, que ce soit dans le cadre professionnel ou même dans le cadre personnel. Il y a une véritable méconnaissance aussi des solutions alternatives naturelles, qui sont saines pour la santé puisque, rappelons-le, les anxiolytiques sur le long terme sont quand même néfastes pour le corps humain. On sait qu’outre-Atlantique, c’est un marché qui est en train d’exploser, qui existe déjà depuis de nombreuses années. Ça va arriver en France, on en parle de plus en plus. Donc on ne doute pas que le marché va se développer de façon très importante dès l’année 2021.”

Baga Boisson

Dans cet épisode, nous nous intéressons à la grande tendance des produits à base de CBD et en l’occurrence de la nouvelle boisson Baga, un breuvage apaisant constitué de l’alliance savoureuse d’extraits de plantes et de saveurs fruitées dans lequel est ajouté du cannabidiol (CBD). Cette molécule, devenue populaire pour ses vertus apaisantes et thérapeutiques, est consommable en huile, dans les produits cosmétiques, dans la nourriture mais également dans la boisson alcoolisée et sans alcool.

Nous allons ainsi voir comment ce marché évolue en France malgré les nombreuses restrictions liées au chanvre et au cannabis et si le CBD tient vraiment ses promesses. Trinquez à la sérénité dans cet épisode avec les fondateurs de Baga : Gaspard et Antoine! 🥂

Écouter l’épisode sur…

Suivre Baga Boisson

Retranscription

Salut Antoine, salut Gaspard.

Bonjour Ludovic.

Bonjour.

Est-ce que vous pouvez vous présenter à nos auditeurs en quelques mots ?

Antoine : Bien sûr. Nous on est les deux jeunes fondateurs d’une entreprise de boissons à base de CBD. Ce sont des tisanes glacées aromatisées dans lesquelles on incorpore du CBD. Ça fait maintenant deux ans qu’on est sur le projet, avec moi-même Antoine et Gaspard, mon associé.

Gaspard : Exactement. Donc la société est créée depuis un peu plus d’un an maintenant. On a travaillé pendant plusieurs mois sur l’élaboration des formulations et les boissons sont enfin disponibles.

D’après mes sources, vous avez lancé votre marque il y a quelques semaines. Comment ça s’est passé ? Est-ce que les nouvelles mesures de confinement n’ont pas été trop dures pour ce lancement ?

Alors si, on a été obligé de s’adapter. On avait lancé dans un premier temps une campagne de financement participatif en septembre pendant tout le mois de septembre qui nous a permis de réaliser des préventes et donc de solliciter une communauté de primo-adoptants. On avait vendu plus de 3 000 bouteilles, on les a produites, on les a distribuées, elles sont arrivées d’ailleurs chez nos contributeurs cette semaine. On avait débuté en octobre nos démarchages auprès de professionnels et des gérants d’établissements de restauration et donc effectivement, avec les nouvelles mesures sanitaires, ce confinement, on a été obligé un petit peu de changer notre fusil d’épaule. On avait un petit peu anticipé heureusement et donc on devrait sortir d’ici la fin de la semaine une boutique en ligne pour que les consommateurs puissent acheter directement leurs bouteilles depuis internet.

OK, ouais, une alternative qui me semble des plus judicieuses pour ce deuxième confinement.  

*SUPER-QUIZZ* à écouter en audio 😉

Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le CBD et quelles sont les différentes manières de le consommer ? 

Le CBD c’est l’acronyme du cannabidiol. C’est une molécule qui est extraite de la plante du chanvre qui, au contraire l’actif le plus connu, le TCH, n’a pas d’effet psychotrope. C’est une molécule qui a des effets psychoactifs et donc qui permet de détendre, d’apaiser, de relaxer son consommateur. C’est une molécule qui interagit avec le système endocannabinoïde, c’est un système qui est présent dans le corps humain qui gère l’homéostasie de l’organisme en règle générale.

Aujourd’hui, en consommation de CBD, il existe principalement les huiles sublinguales, qu’on peut retrouver dans toutes les boutiques de CBD. C’est une application sous la langue parce que c’est une région très vascularisée. Et c’est d’ailleurs un peu de là qu’est parti notre constat pour la création de Baga. C’est une application, une habitude d’usage peu pratique et le goût, même si ça s’améliore aujourd’hui, est un peu dérangeant, puisque c’est souvent de l’huile de chanvre ou de l’huile d’olive, donc ça nous laisse un goût en bouche où on est obligé derrière de boire un peu d’eau. Et c’est justement de là qu’est venu notre constat de démocratiser le CBD à travers une boisson. En France, on peut en trouver également dans les cosmétiques, dans des tisanes aussi et dans divers produits alimentaires, même si on est encore aux prémisses en France.

Oui, j’ai pu voir qu’à l’étranger c’était un peu différent, on pouvait aussi directement avoir les fleurs de cannabis et puis le THC dans certains pays aussi légalisés. Mais du coup, pas de CBD en fleur en France ?

Aujourd’hui, officiellement il est interdit de valoriser la fleur, donc de l’utiliser pour la vente directement ou même pour extraire des cannabinoïdes en France. Mais depuis maintenant plusieurs mois, il y a une tolérance qui est faite puisque l’on retrouve justement ces fleurs dans la quasi-totalité des boutiques spécialisées dans les produits à base de CBD en France.

Et puis elles ont un taux de CBD inférieur à 0,1 % ou quelque chose comme ça ?

Alors non, c’est le taux de THC qui est contraint. Il faut effectivement que la fleur contienne moins de 0,2 % de THC. Le taux de CBD n’est pas sujet à une réglementation particulière. Tout ce qu’on peut dire c’est que pour qu’une plante, la fleur du chanvre puisse exprimer un taux de CBD important, il faut que le taux de THC soit également important puisque finalement les deux molécules sont très liées. Et donc, si on souhaite consommer des fleurs de CBD qui ont été cultivées dans le cadre de la réglementation française avec moins de 0,2 % de THC, si ces fleurs ont été cultivées en extérieur par exemple, on va retrouver entre 4 et 7 % de CBD dans ces fleurs au maximum naturellement.

D’où vient cette idée folle d’utiliser cette substance dans une boisson sans alcool ?

Gaspard : En fait, cette idée vient de très loin. Moi je suis atteint d’une maladie auto-immune, donc c’est un dysfonctionnement du système immunitaire. Ce sont mes propres cellules immunitaires, mes lymphocytes qui viennent provoquer l’inflammation de mes follicules pileux. Il y a quelques années j’avais perdu l’intégralité de mes poils et de mes cheveux. Je suis toujours suivi d’ailleurs par un hôpital, par divers hôpitaux d’ailleurs parce qu’en fonction de mon lieu d’habitation, j’ai eu l’occasion d’en visiter quelques-uns. Et j’ai suivi pendant deux ans un traitement plutôt lourd à base d’immuno- suppresseurs. Un traitement qui avait de nombreux effets secondaires, qui me provoquait par exemple beaucoup de fatigue ou des maux gastriques. Avec Antoine, nous savions déjà à l’époque, donc il y a deux ans, que le THC avait des propriétés antiinflammatoires et donc nous avons fait le lien très rapidement entre la maladie et le bénéfice potentiel du THC, mais il était hors de question de se soigner en fumant des joints. On a donc essayé d’approfondir nos recherches sur cette plante du chanvre qui nous a particulièrement intéressés et nous sommes finalement tombés sur cette molécule du CBD qui pourrait potentiellement réguler le système immunitaire. Donc à l’époque on teste cette molécule, principalement sous forme d’huile sublinguale. On est un petit peu déçu par l’habitude d’usage qu’elle contraint et par le goût de cette huile et donc on cherche très rapidement à pouvoir élaborer un produit qui puisse s’inscrire dans la grande consommation finalement, avec cet objectif qui se dessine très rapidement de pouvoir démocratiser l’utilisation du CBD et de le rendre accessible au grand public. Pourquoi ? Parce que si effectivement le CBD a un impact plutôt modéré finalement sur ma maladie, même si aujourd’hui je ne suis plus le traitement à base d’immuno-suppresseurs, on se rend compte surtout que le CBD est particulièrement efficace pour lutter contre les comportements anxieux. Donc c’est une molécule qui doit être accessible au plus grand nombre puisque les Français sont stressés, les Français ont besoin de solutions alternatives aux médicaments pour justement faire face à ce stress. Et donc le CBD est la solution optimale à notre sens.

OK, ouais, donc c’est une belle mission que vous avez là, ça va être un beau challenge. Et est-ce que vous savez par hasard s’il existe des boissons alcoolisées à base de CBD ?

Alors oui, il en existe quelques-unes, pas en France, mais sur les marchés américain ou anglo-saxon par exemple, qui ont un petit peu plus d’avance. On trouve des boissons alcoolisées à base de CBD puisque le CBD se mélange très bien dans l’alcool et on pourrait citer par exemple un gin au CBD qui est commercialisé au Royaume-Uni.

D’accord, je n’étais pas au courant. Il y avait juste une marque qui s’appelait OTO, il me semblait que c’était alcoolisé, peut-être comme une bière au CBD, mais à part ça…

Il y a eu pas mal d’initiatives aussi de bières au CBD en Europe. Même en France localement, certains ont fait des essais avec de la bière justement. Avec aussi cette tendance de la micro-brasserie qui s’est développée, donc beaucoup de lieux pour pouvoir produire ces bières.

Oui, c’est sûr. Et à mon avis, ce n’est pas près de s’arrêter, ça va proliférer de plus en plus. Pour revenir sur Baga, donc c’est l’abréviation de « Breuvage audacieux » et de vos deux prénoms, Gaspard et Antoine. Pourquoi avoir choisi ce nom ?

Ça n’a pas été une mince affaire. Alors nous on s’est rencontré en Master à l’IAE de Bordeaux et on a été incubé dans un incubateur scolaire en Master 2 sur notre projet. C’est à ce moment-là qu’on a dû justement créer l’entité Baga. On a fait simplement un brainstorming avec tous nos collègues qui eux aussi étaient des porteurs de projets avec beaucoup de noms. On est parti au début sur « la quête du Graal », on est parti un peu loin d’ailleurs. C’était très sympathique à imaginer, mais très peu marketing. Et enfin, juste à un moment quelqu’un nous a dit « mais en fait, vous en parlez tellement bien et tellement tout le temps qu’il faut qu’il y ait vous dans votre marque ». Et c’est là où on en est arrivé au « breuvage audacieux » puisqu’on pense que ça décrit pas mal notre produit puisqu’on est quand même sur une innovation pour le marché français. Et puis Gaspard-Antoine, c’est notre association, c’est vraiment ça qui a créé Baga, c’est le cÅ“ur du projet. Et pour la petite histoire en plus, Baga en verlan ça signifie GABA, donc si on rajoutait un « b » c’est le neurotransmetteur qui est activité par le CBD lorsqu’il rentre dans notre organisme.

Et ça, c’est un concours de circonstances ou vous l’avez vu en même temps que vous trouviez le nom ?

Dans les 30 secondes qui ont suivi. À la toute base on avait pas mal réfléchi déjà autour de GABA et après on s’est rendu compte que le nom que l’on venait de trouver était juste le verlan de GABA donc c’était parfait.

J’avoue que c’est un petit clin d’œil qui est sympa. Vous utilisez souvent les termes « accomplissement » et « sérénité » dans vos textes, sur votre site internet, sur Ulule, sur Insta, etc. Apportez-vous ça dans votre potion ?

C’est vraiment l’objectif. Déjà, il faut savoir qu’on ne peut pas faire d’allégation thérapeutique sur le CBD. C’est pour ça que le discours doit être très bien pensé. Et nous en fait, ça vient d’un constat personnel. On a tous les deux eu une scolarité un peu en dents de scie, on avait du mal à trouver notre voie et notre sens, on était vraiment dans une quête de sens avant de se retrouver dans ce Master sur le thème de l’entrepreneuriat. Et justement, on apercevait enfin notre premier accomplissement dans notre vie, en tout cas professionnelle. Et avec le CBD qui a ce pouvoir d’apaisement, on s’est dit que c’était vraiment une carte à jouer puisque c’est très important pour nous. On essaie de communiquer un peu justement cette sérénité et cet accomplissement autour de nous. Les premiers j’ai envie de dire c’est nos mamans et après tous nos proches et tous nos collègues porteurs de projets.

Et du coup, vos proches et vos parents ont testé le produit ?

Oui, bien sûr. Ma mère par exemple consomme depuis un peu plus d’un an de l’huile sublinguale au CBD. Ça lui a permis d’atténuer voire de faire disparaitre complètement un certain nombre de maux que rencontrent la majorité des femmes de son âge. Et puis évidemment, tout au long du projet elles nous ont accompagnés dans le développement du produit et elles l’ont goûté régulièrement jusqu’à la finalisation des formulations.

Elles ont clairement fait les bêta-testeuses des premiers prototypes au produit fini actuel.

C’est super intéressant parce que c’est une boisson innovante, c’est une boisson un peu trendy, un peu jeune parce que le CBD, ça fait un peu fureur aussi chez les consommateurs de cannabis parce que certains veulent réduire ou veulent avoir une alternative et ça fait sens dans cette optique-là. Mais c’est aussi intéressant de voir que des personnes un peu plus âgées comme vos parents ou peut-être même les miens puissent s’intéresser à ça. Donc ça fait une audience, une cible qui est super vaste en fait ?

Tout à fait, effectivement. C’est vrai que finalement, le CBD peut être consommé de 18 à 65 ans voire plus. On y trouve une utilisation différente en fonction de sa tranche d’âge et de l’effet souhaité. C’est effectivement une très bonne alternative au THC, en tout cas c’est une façon d’arrêter de consommer du THC. Et puis les propriétés du CBD sont très profitables aux personnes plus âgées, pour par exemple permettre d’atténuer certaines douleurs chroniques.

Pour votre produit, votre cible principale c’est les 25-34 ans ? Est-ce que vous avez quand même niché ou ciblé une cible particulière ?

Nous notre cible prioritaire, même si justement avec le CBD on peut être beaucoup plus large, c’est les 25-34 ans. On est majoritairement, même si ça tend à l’équilibre aujourd’hui, sur une cible plutôt féminine, et des personnes qui sont soucieuses de leur alimentation, donc qui ont aussi potentiellement déjà connaissance de la nutrition à base de chanvre et soucieuses de leur bien-être.

Votre projet a explosé les compteurs sur Ulule : objectif 300 % avec plus de 310 contributeurs. Votre vision est de démocratiser le CBD et sensibiliser le grand public. Dans un des pays d’Europe les plus consommateur de cannabis, pensez-vous que cette alternative saine aux multiples vertus va exploser en France ?

On en est persuadé. Effectivement, on est les premiers consommateurs de THC en Europe, on est aussi les premiers consommateurs d’anxiolytiques. On le dit souvent, les Français sont particulièrement stressés, on a des études, des statistiques qui nous montrent que finalement, la plupart des gens autour de nous sont sujets au stress à un moment ou à un autre de leur journée, que ce soit dans le cadre professionnel ou même dans le cadre personnel. Il y a un véritable besoin en tout cas de lutter contre ce stress. Il y a une véritable méconnaissance aussi des solutions alternatives naturelles, qui sont saines pour la santé puisque, rappelons-le, les anxiolytiques sur le long terme sont quand même néfastes pour le corps humain. Et donc effectivement, on sait qu’outre-Atlantique, c’est un marché qui est en train d’exploser, qui existe déjà depuis de nombreuses années. Ça va arriver en France, on en parle de plus en plus. En ce moment justement, c’est un sujet qui fait l’actualité très régulièrement. Donc on ne doute pas que le marché va se développer de façon très importante dès l’année 2021.

Pouvez-vous nous parler de vos différents produits ?

On a créé notre première gamme de trois saveurs. Il faut savoir qu’à chaque fois chaque saveur est une association entre une plante à tisane déjà reconnue pour son effet apaisant et un arome naturel de fruit, donc extrait réellement de ce fruit. Dans chaque boisson on utilise du sucre de fruits, du fructose qui est issu de raisins. On en met très peu puisqu’on est à 2,1 % et en plus il a un indice glycémique très faible. C’est très intéressant puisqu’on est sur un produit désaltérant et très peu sucré. Même un peu gourmant avec justement ce côté arome naturel, notamment sur la saveur framboise. Donc c’est trois saveurs : fambroise-mélisse, pomme-kiwi-camomille et pêche-verveine. Et enfin, pour incorporer le CBD, donc ça c’est la petite particularité. Il faut savoir que le CBD est liposoluble, donc il se fixe uniquement aux corps gras. Dans une boisson c’était une complexité qu’on avait et on a dû justement mettre au point, avec un centre de ressources technologiques, un laboratoire, un procédé technique pour encapsuler ce CBD. Tout simplement c’est l’enfermer dans de microscopiques sphères pour pouvoir le retrouver homogène dans la boisson et aussi le protéger, notamment de la lumière ou de la température élevée.

Ça veut dire qu’il y a un peu de pulpe ? Cette sphère, ça se matérialise comment ? C’est totalement liquide ou ça donne un peu du granulé et de la pulpe ?

C’est totalement microscopique donc ça ne se voit pas à l’œil nu. On est en plus en train de perfectionner cette technique pour que ça devienne nanoscopique. On est vraiment dans une évolution perpétuelle du produit. Donc non, on ne va pas retrouver notre CBD en capsule. Ça permet aussi justement une meilleure absorption, donc une meilleure biodisponibilité du CBD.

Est-ce qu’une gamme plus élargie est prévue pour le futur ?

Alors oui, on a beaucoup d’idées pour développer de futures gammes. Déjà au niveau des saveurs, pour l’instant on est sur des parfums qui peuvent sembler somme toute assez classiques. On a plein d’idées originales, on s’inspire beaucoup du marché anglo-saxon, où on a des choses qui sortent de l’ordinaire qu’on n’a vraiment pas l’habitude de consommer en France. On a la possibilité de changer de conditionnement également, on est en train de réfléchir à d’autres types de conditionnement puisque cette bouteille en verre est très contraignante finalement, même si elle permet à notre produit d’avoir une image plutôt haut de gamme, pour le lancement en tout cas. Et pour lancer un produit tel que le nôtre au CBD c’était assez intéressant. Mais on pense qu’on peut travailler encore ce conditionnement avec des plastiques recyclables, des plastiques à base de végétaux par exemple. On va changer potentiellement également le volume de la bouteille. On est sur une 33 cl, on imagine des bouteilles d’un litre avec une dose de CBD plus importante. Et on peut faire varier cette dose de CBD. Une fois de plus, on est sur 20 mg par bouteille dans notre cas, on peut imaginer du micro-dosing avec des bouteilles de 5, 10 mg de CBD. Et puis on peut imaginer également des bouteilles peut-être très ciblées pour les sportifs, avec des doses de CBD beaucoup plus importantes pour rendre le relâchement musculaire plus important et améliorer la récupération.

Et du coup, ça peut aller de 5 à 30 mg, ça peut aller beaucoup plus loin ? Est-ce qu’il y a une dose à ne pas dépasser ?

Réglementairement, il n’y a pas de contre-indication à mettre des doses très importantes de CBD dans les boissons. Nous on préfère tout de même se référer aux recommandations des fédérations de santé et notamment de la FSA au Royaume-Uni qui a déclaré qu’elle conseillait aux consommateurs de ne pas dépasser une dose de 70 mg de CBD journalière. Donc on pourrait imaginer peut-être un format de 33 cl avec 70 mg de CBD, pour après l’effort.

Donc on ne reste pas vraiment sur l’aspect apéro français bien connu où on fume des clopes et on boit tout un pack de bouteilles de Baga, ce n’est pas tellement dans cet esprit-là du coup l’utilisation de votre produit ?

Non, c’est effectivement différent. C’est un produit qui peut être utilisé pour l’apéro. Nous notre slogan c’est « trinquez à la sérénité ». Donc on retrouve cette idée d’apéro finalement, de pouvoir partager la bouteille avec des amis autour d’un moment convivial, après le travail par exemple. Mais on est quand même sur un produit qui est sain, donc effectivement, je pense qu’on va plutôt manger des crudités que des chips avec nos boissons Baga. Finalement c’est tout un mode de vie qu’on essaye d’inculquer aux consommateurs. Cette idée de prendre soin de son corps et du coup de son bien-être.

Oui c’est ça, un peu le slow life et le fait d’être bien dans le corps et l’esprit. J’ai vu ça avec Lökki Kombucha dans mon ancien podcast, où c’était aussi un peu leur filon. Et du coup, pour en revenir plus sur le côté visuel, esthétique, marketing. Votre logo présente une feuille, mais ce n’est pas une feuille de cannabis conventionnelle à cinq branches. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que c’est ?

Bien sûr. Alors, c’est une feuille effectivement, puisqu’on souhaitait retrouver les codes de la végétation dans notre image de marque, du naturel. On n’a pas souhaité utiliser la feuille de cannabis, tout simplement parce que c’est potentiellement répréhensible sur le territoire français. Finalement, la représentation de cette feuille de cannabis peut être considérée comme une incitation à la consommation de la drogue. Et puis finalement, nous considérons dans notre boisson le CBD comme un ingrédient presque comme un autre, qui vient contribuer au bénéfice de la boisson, mais qui, même s’il est l’ingrédient star, ne doit pas être le centre de la boisson.

C’était vraiment une volonté d’avoir un discours clair pour la démocratisation du CBD et estampiller une feuille de cannabis en gros sur notre logo ou sur nos boissons aurait justement rendu un peu faux ce discours, puisqu’aujourd’hui l’amalgame est clairement fait en France. Dès qu’on parle de chanvre, de cannabis, on ne parle que de récréatif, on oublie le thérapeutique ou le CBD, le chanvre bien-être. Ça a été le cas pour les premières boutiques qui font des produits à base de CBD qui ont ouvert il y a deux ans maintenant. Où certaines ont ouvert justement avec de grandes feuilles de cannabis, Bob Marley partout en égérie. Donc ça trompe le consommateur, tout le monde pense acheter du cannabis ou quelque chose d’illégal rendu plus ou moins légal. Nous on met vraiment un point d’honneur à démocratiser de la bonne façon ce beau produit qu’est le CBD.

C’est une bonne idée et j’avoue que la feuille estampillée de partout, c’était un peu le côté illégal et présent aussi ces dernières années ou même depuis dix-quinze ans en France, donc c’est bien de sortir un petit peu de ces sentiers-là et de présenter aux consommateurs quelque chose de clair et de pas douteux.

Exactement, c’était vraiment une volonté. On fonctionne seulement avec des petits clins d’œil, pour rappeler justement l’origine du CBD qui est quand même le chanvre dans tous les cas. Et ça, il ne faut pas le nier, il faut justement éduquer sur le sujet.

Je suppose que vous devez avoir de la concurrence sur ce type de boisson infusée au CBD, peut-être moins en France, mais il y en a pas mal à l’étranger quand même. Est-ce que c’est difficile de se faire une place dans le marché des boissons innovantes ?

En France, il y a quand même quelques initiatives locales qui ont le mérite d’exister. Il y a également un acteur assez important, Shield, qui propose une eau aromatisée et légèrement pétillante, qui n’est pas fabriquée sur le territoire français, mais qui est commercialisée notamment en Île-de-France. Effectivement, le marché des boissons CBD est beaucoup plus développé à l’étranger. En Europe par exemple, on pourra citer les marchés anglo-saxon, suisse, italien, où la règlementation est peut-être plus souple. En France, nous on est en concurrence indirecte avec toutes les boissons fonctionnelles telles que le kéfir ou le kombucha. Ce n’est pas forcément évident de faire sa place, mais en toute honnêteté on a eu beaucoup de retours positifs de la part des professionnels. Puisque c’est une véritable nouveauté et le bénéfice est plutôt très bien accueilli.

Et on est sur une boisson plate, contrairement aux tendances des boissons fermentées qui sont pour la plupart pétillantes, le kéfir et le kombucha, donc cela apporte une diversité pour les professionnels.

Ah d’accord, ce n’est pas du sparkling. J’avoue que cela rend la chose un peu plus intéressante, parce que la grande tendance est au pétillant en ce moment, que ce soit pour le rosé ou même des sodas. Du coup, avoir une autre alternative au Pulco-citron ou aux choses comme ça, aux Évian un petit peu aromatisés, j’avoue que c’est un bon marché aussi à prendre.

C’est vrai que c’est une tendance dans la création de boissons de choisir le côté pétillant. Après, en tendance de consommation, on est justement à l’inverse, c’est plutôt les boissons plates qui sont de plus en plus demandées aujourd’hui, que ce soit en CHR ou en GMS. En tout cas la tendance évolue dans ce sens.

Les thés glacés et les eaux aromatisées observent des croissances à deux chiffres depuis quelques années qui sont assez spectaculaires.

Est-ce que vous avez pensé à distribuer votre produit aux CHR et peut-être l’incorporer dans des cocktails ou dans des mocktails, des choses comme ça ?

Tout à fait, c’est même l’objectif. Dans un premier temps, on souhaitait commercialiser notre boisson dans les magasins spécialisés, c’est une porte d’entrée assez logique. Le véritable challenge, c’est de pouvoir aller capter des canaux de vente traditionnels, des canaux de distribution traditionnels et effectivement d’aller toucher les cafés-hôtels-restaurants. Dans un premier temps, on s’était vraiment concentré sur la partie restauration en ciblant les établissements de restauration rapide, mais sains. Ce sont des établissements qui vont proposer une alimentation saine et équilibrée, par exemple les bars à salade ou les restaurants qui proposent des poke ball, une vogue de plus en plus présente, notamment sur Bordeaux.

Et du coup, pas trop d’affiliation avec le côté alcoolisé ? Si vous voulez faire par exemple des cocktails, ce serait plus des cocktails sans alcool ou des choses comme ça ou peu importe pour vous ?

Dans un premier temps c’est ce qu’on aimerait tester. Les deux sont possibles, il existe d’ailleurs un bar à Paris qui ne fait que des cocktails à base de CBD, alcool ou sans alcool. Nous justement on est en contact avec des barmen pour pouvoir travailler notre produit, par exemple dans un virgin mojito ou ce genre de cocktails très frais pour l’été dans lesquels nos aromatisations pourront extrêmement bien se marier. C’est un produit qui est très peu sucré, donc il peut être retravaillé dans des cocktails, c’est ça qui est intéressant et qui intéresse en tout cas les barmen.

Du coup, ce produit ce n’est pas un médicament, mais ça apaise. C’est le bon compagnon d’une fin de journée mouvementée. Mais pourquoi cette boisson plutôt qu’une bonne bière fraiche ?

Justement cette boisson va amener le côté détente qu’on va chercher avec une bonne bière fraiche en afterwork ou un soir d’été pour le coucher de soleil. Mais sans le côté néfaste on va dire de l’alcool. Une petite bière de temps en temps, ça ne fait pas mal, mais si on s’habitue à consommer des bières tous les jours en afterwork avec ses amis, ça peut commencer à être compliqué, que ce soit pour notre santé directement ou aussi pour notre condition physique. Alors qu’avec une boisson comme Baga, on a juste de l’eau, des arômes et du CBD, donc de la détente sans grossir et sans problèmes de santé on va dire.

D’accord. Et du coup, est-ce que ça peut bien se marier aussi avec la nourriture, pour faire des accords mets-boissons ?

Bien sûr. On est justement en train de travailler pour pouvoir faire des recettes spécifiques avec notre produit pour des cocktails, qu’on pourrait marier avec des plats aussi. Le très bon exemple c’est les poke bowl, on a vraiment ce genre d’aliments ou les salades fraiches de l’été. Et bien sûr ça se marie très bien, c’est très fruité, on a beaucoup d’aromes et beaucoup de nez aussi à notre boisson. Donc c’est parfait pour un petit déjeuner d’été par exemple.

D’où proviennent vos produits et votre chanvre, comment contrôlez-vous tout ça ?

Tous les fournisseurs sont d’origine française excepté pour le CBD. On l’a expliqué, la règlementation du CBD en France est assez compliquée. À l’heure actuelle, il est impossible de valoriser la fleur sur le territoire français. Donc pour des raisons économiques et puis aussi pour s’assurer d’avoir un CBD d’excellente qualité, à l’heure actuelle il est sourcé aux États-Unis auprès d’acteurs qui nous garantissent la validation de normes et de nombreux labels qui nous permettent d’être absolument certain que notre CBD est de la plus haute qualité. La volonté c’est évidemment le plus rapidement possible de pouvoir sourcer ce CBD en France et donc c’est pour ça qu’on suit avec beaucoup d’attention les initiatives locales agricoles sur la culture du chanvre CBD. On a par exemple des amis qui cultivent du chanvre à peu près à une heure de Bordeaux, qui sont obligés pour l’instant de l’extraire à l’étranger pour pouvoir en faire des huiles ou des cosmétiques. Donc ça a un coût qui est très important, qui n’était pas possible à prendre en compte en tout cas dans notre modèle économique à notre stade de développement (puisqu’on produit des batchs de bouteilles qui sont vraiment très petits par rapport à l’industrie agroalimentaire). Mais je pense que d’ici 2021, on aura la possibilité d’avoir une boisson composée d’ingrédients à 100 % français.

Donc vous êtes vraiment tributaires des lois qui passent au gouvernement, etc. Ça ne doit pas être simple quand même pour vos missions, démocratiser votre marque, etc. Vous êtes quand même tributaires de tout ça.

Oui bien sûr, c’est pour ça qu’on suit vraiment avec attention toutes les évolutions. Nous on est adhérent du syndicat professionnel du chanvre, la plus grosse association de la filière chanvre en France et qui tente d’influencer cette réglementation pour l’assouplir, pour la rendre plus simple, auprès des agriculteurs, mais également des entrepreneurs français qui se retrouvent dans des situations de concurrence déloyale avec les autres acteurs étrangers. Et on a plutôt bon espoir quand même d’une évolution positive dans les mois à venir.

D’ailleurs, comment vous voyez l’avenir du CBD et du THC en France ?

On attend en mars prochain la première expérimentation du cannabis thérapeutique en France, auprès de 3 000 patients qui correspondent à un certain nombre de critères, c’est seulement quelques maladies qui sont ciblées. C’est assez contraignant d’ailleurs pour pouvoir se soigner avec du cannabis thérapeutique l’année prochaine. Il faut passer par un médecin qui aura suivi de façon bénévole une formation pour pouvoir délivrer des ordonnances de cannabis thérapeutique. C’est un premier pas, ça fait déjà de très nombreuses années qu’on attendait cette expérimentation, qui malgré tout reste très petite, 3 000 patients ça représente un panel très faible. Au Royaume-Uni par exemple, on a dix fois plus de patients qui ont accès au cannabis thérapeutique à l’heure actuelle. Mais je pense qu’on va dans le bon sens, en tout cas sur le cannabis thérapeutique. Sur le CBD également. On attend d’ici quelques semaines des évolutions réglementaires qui devraient permettre à de nombreux acteurs de se développer ou même d’entrer sur le marché, de structurer cette filière en France. Pour le cannabis récréatif, à mon avis ce n’est pas pour tout de suite. Puisqu’on observe une politique de prohibition depuis une cinquantaine d’années, qui ne démontre pas son efficacité, mais a priori, on préfère s’obstiner dans cette stratégie. Pour nous, sans se prononcer vraiment sur le sujet, je pense qu’il y aurait un véritable intérêt, socioéconomique en tout cas, à au moins dépénaliser le cannabis en France, mais bon c’est un vaste débat. En tout cas, de clairement ouvrir le débat et ne pas juste apposer le mot « interdit » dès qu’on parle de cannabis, même aux jeunes. Parce que c’est un peu ça le problème. Moi je me souviens très bien de l’intervention de la police nationale au collège. On n’apprend rien, on sait juste que c’est interdit et puis quand on est jeune on aime bien l’interdit, donc ça nous pousse encore plus à y aller. Et quand on est jeune, ce n’est vraiment pas terrible de commencer le THC à 14-15 ans. Donc non, on est vraiment au moins pour l’ouverture de ce débat et qu’il soit intelligent.

À l’heure actuelle, c’est un débat politique plus qu’un débat de santé, c’est ça le problème.

Et puis c’est sûr que quand on voit le Canada qui légalise et les États-Unis également… C’est bizarre parce qu’on voit toujours cet esprit anglo-saxon qui est plus ouvert sur tout et qui est surtout en avance de 5 à 10 ans par rapport à la France. Et quand on se rapproche du marché par exemple des bières, on voit très bien qu’il y a vraiment de l’avance de fou entre les Anglo-saxons et les Français. Et du coup, on se demande si ce n’est pas juste une question de temps et que ça va finir par arriver. Parce que si ça se démocratise partout dans le monde sauf en France, peut-être que les gens seront obligés de le faire un peu plus tard. Mais bon, c’est sûr qu’il y a toujours eu ce débat et cette prohibition, donc c’est quand même complexe. Du coup, pour en revenir sur vos produits, dans quels points de vente on peut les trouver actuellement ?

Pour l’instant, on a seulement quelques points de vente sur l’agglomération bordelaise. Essentiellement des magasins spécialisés, ce qu’on appelle les CBD shop. Dans la plupart des CBD shop à Bordeaux on peut retrouver nos boissons. Et puis nous lançons d’ici la fin de la semaine notre boutique en ligne. Donc sur notre site internet, baga-boissons.com, on pourra acheter directement des packs de 6 à 12 bouteilles.

À quel prix ?

Au prix de 3,9 â‚¬ l’unité. Ça correspond avec les frais de port à environ 30 â‚¬ pour le pack de 6 bouteilles par exemple.

Très bien. C’est parfait, je vous souhaite que ça marche, en tout cas c’est super intéressant et puis c’est vraiment une alternative qui parait intéressante. Moi je reviens depuis peu de Melbourne en Australie et là-bas il y a un foisonnement de boissons alcoolisées ou non, mais en tout cas d’alternatives, c’est assez fou. Juste en bas de ma rue, il y avait une dizaine de points de vente où on pouvait acheter de l’alcool, des bières, des kombucha, du kéfir, vraiment tout genre de boissons. Et là c’est un petit peu compliqué, le retour en France, on va au petit Casino, on trouve du pepsi, du coca, une boisson industrialisée de bière sans alcool et puis sinon c’est des bières des gros groupes, des bières Heineken, Pelforth et compagnie. Si on veut trouver une alternative, il faut vraiment aller à La Vie Claire et encore, c’est vraiment très spécialisé.

En France c’est vrai qu’on est obligé d’aller dans les magasins spécialisés.

Et on peut vous retrouver sur Facebook et Instagram, je suppose ?

Tout à fait, Baga Boissons aussi.

Ou bien sur LinkedIn.  

OK, on finit sur un petit cri de ralliement :   

SUPER… POTION !

Ludovic Mornand

Ludovic Mornand

PODCASTER & BOSS FINAL

Ludovic est le fondateur et directeur de Studio Blackthorns et SuperPotion™. Il anime les émissions SuperPotion™, The Bottlefield Show et 1000 Hectos, toutes les trois spécialisées dans le secteur de la boisson.

« À travers ce podcast, à la fois fun et enrichissant, j’ai souhaité marquer mon empreinte d’expert dans le secteur de la boisson alcoolisée et non-alcoolisée en invitant des professionnels de l’industrie : brasseurs, distillateurs, vignerons, cavistes, journalistes. Mon but est d’apporter de l’inspiration à ces acteurs de la filière Potions pour les aider à sans cesse se renouveler. C’est ainsi qu’est né le podcast SuperPotionâ„¢, une émission divertissante et empreinte de nostalgie pop-culture pour les années 90s. SuperPotion, un élixir d’innovation pour sublimer toutes vos boissons ! »