« En fait, on a commencĂ© la livraison avec nos clients fidĂšles, qui ont achetĂ©s pour nous soutenir. Puis ensuite, le bouche-Ă -oreille a fait que certains clients qui ne nous connaissaient pas du tout ont testĂ© aussi ce service. Au final, lorsquâon a rouvert, on a mĂȘme eu des clients qui sont venus dĂ©couvrir la partie bar, dĂ©couvrir la boutique puisquâils ne connaissaient pas du tout la partie physique. Donc câĂ©tait bĂ©nĂ©fique, bien sĂ»r. »
La Plante du Loup
Les changements globaux en matiĂšre de comportement, de technologie, dâĂ©conomie et dâĂ©cologie sont moteurs dâĂ©volution et dâinnovation dans le marchĂ© des boissons alcoolisĂ©es. Cependant, les tendances de consommation dâalcool ainsi que la stratĂ©gie de communication des marques ont Ă©tĂ© fortement bousculĂ©es par lâarrivĂ©e du Coronavirus et du confinement de ce dĂ©but dâannĂ©e 2020. Nous verrons ainsi, que malgrĂ© une situation dĂ©licate pour la plupart, certains ont nĂ©anmoins rĂ©ussi Ă tirer leur Ă©pingle du jeu en faisant preuve de crĂ©ativitĂ©. đŸ
AccompagnĂ© de Guillaume et Constant de la cave Ă biĂšres lyonnaise La Plante du Loup, nous revenons plein d’enthousiasme, d’humour retro et de passion sur ce vaste sujet. Nous analysons ensemble les tendances de consommation ayant Ă©mergĂ© pour faire face Ă l’Ă©pidĂ©mie et Ă la phase post-covid.
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Retranscription
Aujourd’hui je reçois Guillaume et Constant de La Plante du Loup. Bonjour Ă vous deux !
Salut Ludovic !
Vous allez bien ?
Super !
Ouais, trĂšs bien, merci.
Alors nous allons parler dans ce premier Ă©pisode des outils et stratĂ©gies marketing mis en place par les brasseries et cavistes dĂ©but 2020 pour faire face Ă la crise du coronavirus. Alors pour une petite prĂ©sentation de qui vous ĂȘtes : j’ai pu noter que vous ĂȘtes une cave Ă biĂšre et bar Ă biĂšre dans le 7Ăš arrondissement de Lyon. Vous avez une sĂ©lection de 350 rĂ©fĂ©rences de biĂšres artisanales en bouteilles et canettes, ainsi que quatre tirages pression permettant d’emporter ou consommer sur place les biĂšres fraĂźches. Vous travaillez avec des acteurs locaux et nationaux dont plus de 60% de votre sĂ©lection provient de la France et de la rĂ©gion RhĂŽne Alpes Auvergne et Ă©galement un petit pourcentage pour les biĂšres du monde. Vous avez un espace dĂ©gustation et vous proposez le growler. Est-ce que c’est Ă peu prĂšs correct ?
C’est une belle synthĂšse.
C’est exactement ça. Sachant que la partie du monde reprĂ©sente quand mĂȘme 40% de nos sĂ©lections donc y’en a quand mĂȘme pas mal, il y a pas mal d’amĂ©ricaines biens sĂ»r, etc.
La prĂ©sentation est bien faite effectivement car ça n’oublie Ă peu prĂšs aucun point essentiel de la boutique. Donc bien jouĂ© !
OK, c’est top. Un site internet, ça sert à ça hein. Du copier-coller et puis c’est bon ! Du coup pour reconnaĂźtre un petit peu plus en dĂ©tail (ou non va voir), j’avais un petit quizz. L’idĂ©e est de rĂ©pondre par une des deux rĂ©ponses au choix. Il y a 11 questions et il faut ĂȘtre assez rapide vous ĂȘtes prĂȘts ?
* SUPER-QUIZZ Ă Ă©couter en podcast đ *
Je voulais revenir sur une chose que vous proposez et qui peut paraĂźtre assez rĂ©cente. Pour ceux qui ne connaissent pas :âŻquâest-ce quâest le growlerâ?
Le growler, historiquement ça vient du Canada. Le growler en soi, câest un contenant qui fait en gĂ©nĂ©ral autour de 1,89 litre (parce que lâunitĂ© de mesure du Canada est diffĂ©rente de celle quâon a ici, ils parlent en gallons et autres).
à la base, le growler est utilisé via des growlers station pour permettre à tout consommateur de partir avec sa biÚre pression chez lui.
Par exemple, nous, ici, on a adaptĂ© nos formats de growler aux habitudes de consommation en France, câest-Ă -dire quâon a des bouteilles dâun litre sous forme de bouteilles de limonade. Parce que les bouteilles de 1,89 litre avec un cul trĂšs large, elles nâentrent pas dans nos frigos en France ou difficilement.
Et au final, lâidĂ©e câest quâune personne vienne, prenne un growler et le mette dans le growler station qui est reliĂ© Ă un fĂ»t de façon trĂšs classique.
Et la seule diffĂ©rence câest quâau moment du tirage, la machine va dâabord pousser du CO2 dans la bouteille, ce qui fait que ça va chasser lâair. La biĂšre va ensuite couler contre les parois sans mousser de façon assez lente, justement pour Ă©viter quâil y ait une surcharge de mousse et que cette biĂšre ne soit pas bien tirĂ©e. Et Ă la fin, quand on arrive au petit niveau dâun litre, on relĂąche la manette de tirage et Ă ce moment-là ça rĂ©injecte du CO2, ça fait une sorte de contre-pression. Et dans ce cas-lĂ , une petite mousse va se crĂ©er entre la fin de la bouteille et la hauteur du goulot. A la toute fin, quand la pression de la machine est redescendue, on retire, on referme et hop câest emballĂ©, pesĂ©.
Et ça peut durer combien de temps pour le consommateurâ?
Ăa peut durer dix jours, on a fait des tests avec plus, mais en gĂ©nĂ©ral on recommande dix jours. AprĂšs, une fois ouverte, bien entendu, comme nâimporte quelle biĂšre, il faut la boire dans la foulĂ©e, mais ce quâon prĂ©conise câest plutĂŽt dix Jours.
Donc ça va un peu dans la tendance du vrac, comme on peut voir dans les Ă©piceries du 7Ăšme, oĂč tu viens avec ton sachet, tu repars avec tes aliments en vrac. Câest la mĂȘme chose pour la biĂšre en fait, câest Ă©coresponsableâ?
LâidĂ©e principale câest ça, effectivement câest de pouvoir consommer responsable de la biĂšre de qualitĂ© et dâavoir un contenant qui est rĂ©utilisableâ;âŻparce que ta bouteille est rĂ©utilisable Ă vie, tant quâelle nâest pas cassĂ©e, en fait tu peux la rĂ©utiliser.
Jâai vu Ă©galement que vous aviez un slogan dont vous Ă©tiez fier câĂ©tait «âune biĂšre Ami-Amiâ». Est-ce que vous pouvez nous nous expliquer çaâ?
Câest un petit jeu de mots, on aime bien lâhumour. En fait on est amis depuis longtemps avec Constant.
On aime bien lâhumour, câest une belle phrase. Moi jâaime bien rire.
En gros, on se connait depuis le lycĂ©e, donc on est amis. Et puis on a une passion commune : la biĂšre. Et quand on a dĂ©cidĂ© de crĂ©er cette cave Ă biĂšre, enfin en tout cas une entreprise au dĂ©part ensemble, on est arrivĂ© facilement et trĂšs rapidement sur la biĂšre, sur le monde brassicole. Et donc ça coulait de source en fait dâarriver sur «âune biĂšre Ami-Amiâ», câest venu assez rapidement assez facilement.
Câest un petit clin dâĆil à «âun flic Ă Miamiâ» et puis on sâest dit que le jour oĂč on aura rĂ©ussi câest quand on aura une petite boutique qui aura poussĂ© Ă Miami et donc lĂ on aura fermĂ© la boucle dans ce cas-lĂ â!
En tout cas câest drĂŽle et puis on voit bien le clin dâĆil, câest bien senti.
Alors du coup, on va enchaĂźner avec ce dont on doit parler. Donc la crise du coronavirus a chamboulĂ© la maniĂšre de travailler de tous les Français et ça a incitĂ© les marques et sociĂ©tĂ©s Ă penser diffĂ©remment pour survivre. MalgrĂ© cette pĂ©riode trĂšs difficile pour la plupart, il sâagissait Ă©galement dâun foisonnement crĂ©atif qui a permis de faire Ă©merger plein dâidĂ©es et de nouvelles maniĂšres de communiquer. Pour votre cas, quel a Ă©tĂ© votre plan dâaction mis en place durant la pĂ©riode de confinementâ?
Au dĂ©but quand on a vu arriver cette crise, parce quâon la voyait quand mĂȘme venir, on sâĂ©tait dit «âquinze jours de fermeture, on va savoir le tenir, câest un moindre mal au finalâ».
Et puis quand on a commencĂ© Ă voir au bout de trois-quatre jours de fermeture ce qui se passait en Italie, en Chine et autres pays, on sâest dit quâen France câĂ©tait impossible que les fermetures ne durent que 15 jours Ă©galement.
Donc lĂ , on a vite compris quâil fallait sâadapter et trouver une solution pour garder un contact avec nos clients et essayer de rentrer un minimum dâargent pour payer nos charges et nos fournisseurs. Et câest comme ça quâon est arrivĂ© en fait Ă la livraison, au service de livraison. Puisque confinement signifie clients et personnes confinĂ©es chez elles, on sâest dit : «âcâest nous qui allons aller Ă euxâ».
On a eu une chance aussi, câest quâĂ peu prĂšs trois semaines avant le dĂ©but du confinement, on a reçu une voiture quâon avait achetĂ©e une semaine avant. On a reçu une voiture quâon avait achetĂ©e pour pas trop cher et on sâĂ©tait dit : «âça nous servira toujours pour faire des livraisons Ă droite Ă gaucheâ».
Et oui, ça nous a bien servi parce que sans ça on Ă©tait un peu bloquĂ©s et ça nous a Ă©tĂ© trĂšs utile pendant cette pĂ©riode. Sans ça, on aurait sĂ»rement changĂ© de stratĂ©gie, on aurait peut-ĂȘtre fait de la vente Ă emporter en boutique parce que ça restait lĂ©gal, puisque lâalcool et les cavistes Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des biens de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. Mais ce nâĂ©tait pas notre objectif, parce que ce quâon voulait justement Ă©tait dâaller dans la tendance du confinement qui Ă©tait de minimiser les dĂ©placements des personnes. Et lâidĂ©e primaire Ă©tait de se dire : «âsi les personnes ont besoin de bouger, câest pour aller faire des courses ou pour aller Ă lâhĂŽpital ou autreâ». Mais on ne voulait pas quâils viennent jusquâĂ chez nous.
Donc vraiment, au final cette voiture ça nous a Ă©tĂ© salvateur et ça nous a permis dâaller au contact du client avec tout un process qui nous permettait de ne pas entrer en contact et de maintenir une sĂ©curitĂ©.
Donc la livraison Ă domicile en fait, câest quelque chose que vous ne proposiez pas avant çaâ?
Pas du tout, on sâest adaptĂ© en fonction de ce quâon a vĂ©cu, tous.
Et du coup, maintenant que câest levĂ©, vous continuez Ă livrer Ă domicile ?
Alors, câest une part beaucoup moins importante bien Ă©videmment puisquâon a repris⊠on a rouvert au 11 mai lorsque le gouvernement nous lâa autorisĂ© (enfin, a arrĂȘtĂ© le confinement) et on a rouvert la boutique Ă emporter. Donc les clients pouvaient revenir acheter Ă emporter les bouteilles de biĂšre. Et puis au 2 juin, on a rouvert la partie consommation sur place.
Donc ces deux activitĂ©s-lĂ complĂštent la troisiĂšme qui Ă©tait donc la livraison. Et la livraison, on la continue toujours, avec une activitĂ© qui est rĂ©cente⊠En fait lâidĂ©e câest quâon livrait Lyon et 15 kilomĂštres autour de Lyon. Donc en fait, les clients de Lyon viennent en boutique et ceux qui sont aux alentours de Lyon ne se dĂ©placent pas forcĂ©ment Ă la boutique et on garde cette petite activitĂ© avec eux.
Et vous avez constatĂ© que les autres cavistes du secteur faisaient la mĂȘme chose ouâŠâ?
Alors certains sây sont mis aussi, oui, quelques semaines aprĂšs nous en fait. Mais dâune autre maniĂšre, câest-Ă -dire quâils nâallaient pas aussi loin entre guillemets, parce que 15 kilomĂštres ce nâest pas non plus trĂšs loin, mais il faut un vĂ©hicule en fait. Il faut un vĂ©hicule Ă moteur, il faut une camionnette parce que tu ne peux pas y aller en vĂ©lo ⊠câest compliquĂ©. Donc en fait, oui, ils ont mis en place des choses aussi, mais pour les Lyonnais.
Et du coup, en termes de marketing, vous avez pas mal communiquĂ© sur Instagram, peut-ĂȘtre sur Facebook. Je ne sais pas si vous ĂȘtes aussi actif sur Facebook ou plus sur Insta, comment vous avez mis en place cette dĂ©marche pour la faire connaitre ?
Ce nâest pas les mĂȘmes communications quâon applique sur Facebook et sur Instagram. Dans la façon dont on travaille, câest Guillaume qui gĂšre le compte Instagram, moi je gĂšre le compte Facebook. On se tient au courant bien entendu. On a des interactions communes sur certaines choses, mais lâidĂ©e câest dâavoir deux contenus Ă peu prĂšs diffĂ©rents. Alors forcĂ©ment, il y a des choses qui reviennent sur les deux plateformes. Mais sur Facebook, la communication est plus lĂ©gĂšre, on va dire quâelle parle beaucoup plus des nouveautĂ©s, elle parle du produit Ă 300 % quasiment. Et on nâest pas sur du flux permanent quotidien, il y a plusieurs postes dans une semaine.
Pour ce qui Ă©tait dâinformer dans ce cas-lĂ tous nos clients quâon arrivait avec une proposition de livraison, lĂ câĂ©taient des postes communs bien entendu qui ont eu lieu sur les deux, Ă savoir Facebook, Instagram, les stories, tout ce qui Ă©tait possible et utilisable. On lâa fait justement pour pouvoir montrer aux gens quâon Ă©tait lĂ et quâon avait adaptĂ© notre proposition.
Et puis aprĂšs, ça sâest fait un petit peu par effet de bouche Ă oreille. On a eu des clients qui ont aimĂ© nos livraisons, qui en ont parlĂ© soit dans des groupes Facebook, soit Ă leurs amis directement lors de Skype-apĂ©ros en disant : «âtiens, tu bois de bonnes biĂšresâ?âŻÂ»â;âŻÂ«âbah ouais et câest mon caviste pas loin qui mâa livrĂ©, bah attends, ne bouge pas, je te file lâadresseâ». Câest comme ça quâon sâest retrouvĂ© mĂȘme Ă faire des commandes groupĂ©es pour des immeubles oĂč ils se connaissaient Ă peu prĂšs tous et on livrait un gros carton dans lequel on avait compartimentĂ© pour Madame A, Madame B, Monsieur B et Monsieur C. En fait ce qui Ă©tait marrant, câest que toutes les copros comme ça ont créé avec le confinement des groupes sur Facebook. Et donc ça a créé du lien entre eux. Et en fait, cette communication-lĂ a fait que, effectivement comme disait Constant, câest que⊠Nicolas qui achetait de la biĂšre chez nous en parlait sur le groupe de lâimmeuble et du coup, ça a incitĂ© les autres Ă passer une commande, en tout cas Ă tester le service.
Donc les apĂ©ros digitaux vous ont bien servi et vous avez eu pas mal de nouveaux clients. Est-ce que ça a Ă©tĂ© profitable pour vous au final cette pĂ©riodeâ?
On a connu une petite baisse dâactivitĂ© forcĂ©ment, parce que ce nâest pas du tout le mĂȘme volume rĂ©alisĂ© entre une situation classique et une situation de confinement. Par contre, ça nous a fait connaĂźtre par dâautres clients.
En fait, on a commencĂ© lâactivitĂ© avec nos clients bien Ă©videmment, nos clients fidĂšles, qui ont achetĂ©s pour nous aider, pour nous soutenir. Et puis ensuite, il y a eu lâeffet bouche-Ă -oreille qui a fait que les certains clients qui ne connaissaient pas du tout La Plante du Loup ont testĂ© aussi ce service. Et quand on avait rouvert, on a mĂȘme eu des clients qui sont venus dĂ©couvrir la partie bar, dĂ©couvrir la boutique puisquâils ne connaissaient pas du tout la partie physique. Donc câĂ©tait bĂ©nĂ©fique, bien sĂ»r.
Le bouche-Ă -oreille, du coup ça a Ă©tĂ© un petit peu le facteur n°1 qui vous a permis de continuer, plus que le marketing sur Instagram par exempleâ?
Ăa câest difficile Ă quantifier.
Câest un mix de tout, parce quâeffectivement il a beaucoup de nos clients aussi qui nous ont dit : «âon a vu que vous Ă©tiez prĂ©sents, que vous communiquiez pendant cette pĂ©riode, vous avez presque matraquĂ© dâinformationsâŠâ». On voulait des messages clairs, mais qui soient prĂ©cis et qui soient diffus. Et je pense que câest tellement difficile Ă quantifier⊠ForcĂ©ment Instagram et Facebook ont eu leur part Ă©norme de jeu lĂ -dedans. Et il y a aussi eu une autre chose, câest quâon a eu pas mal dâarticles aussi dans des magazines digitaux, ou papiers dâailleurs, Ă Lyon.
Donc ça, ça a aussi eu un impact. Câest pareil, ce nâest pas quantifiable parce quâon ne sait pas, le client ne nous disait pas : «âje viens de la part du ProgrĂšsâ». Mais par contre, câest un tout en fait, câest global. Câest-Ă -dire que tâas du bouche-Ă -oreille, tâas du rĂ©seau social et puis tâas du magazine classique, du journalisme classique.
Et du coup, ils parlaient du fait que vous livriez Ă domicile, câĂ©tait ça le butâ?
Ouais, bien sĂ»r ouais. En fait, ils ont fait pas mal dâarticles sur les cavistes en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, ce nâĂ©tait pas forcĂ©ment La Plante du Loup. Mais nous Ă©tions citĂ©s avec nos confrĂšres dans ces articles et donc ils donnaient en fait tous les services que les cavistes proposaient. Donc un Ă un, il y avait cinq-six exemples Ă chaque fois, et donc ça a permis aussi de dĂ©velopper cette partie livraison.
On a eu aussi pas mal de personnes, suite Ă toute cette communication, qui nous ont contactĂ©s pour faire des cadeaux. Et ça en fait, ça a commencĂ© doucement et aprĂšs on en avait de plus en plus. Avec toutes les personnes qui Ă©taient confinĂ©es, il y a eu un bon nombre de personnes qui nâont pas pu cĂ©lĂ©brer leur anniversaire. Et untel, untel, untel disait : «âtiens, je voudrais leur offrir un petit coffret de biĂšres avec un petit mot si câest possibleâ». Et donc on mettait ça en place, on aller livrer et puis il y en avait untel qui disait : «âah bah câest super, ça sâest bien passĂ©â».
Et pareil, ça continuait par voie de discussion ou mĂȘme câĂ©tait mentionnĂ© aussi dans certains des articles.
Donc forcĂ©ment, la communication croisĂ©e a bien fonctionnĂ© et nous a permis vraiment de taper sur plusieurs types de clients et plusieurs opportunitĂ©s quâon a pu avoir.
Et câest vrai quâon a Ă©largi aussi notre audience parce que notre clientĂšle câest du 25-45 ans, la moyenne dâĂąge chez nous.
Et pendant le confinement du coup avec les livraisons, la tranche dâĂąge a vraiment augmentĂ©e en fait. On a livrĂ© des personnes de 60 ans, des personnes dâun peu moins de 25 ans⊠On nâa pas touchĂ© que notre cible en fait, on a touchĂ© beaucoup plus de personnes.
Donc vous vous ĂȘtes fait une petite renommĂ©e en plus durant cette pĂ©riode.
Et effectivement, sur Instagram, vous avez matraquĂ© pas mal les mĂȘmes templates, mais qui sont assez jolis et ont un message clair. Le « soutenez la filiĂšre brassicole », pour moi, je lâassocie Ă La Plante du Loup. Le fait faire revenir tous les jours ces messages en stories, au final ça fonctionne, ça reste en tĂȘte, je trouve.
Tant mieuxâ! Comme disait Constant, on le fait nous-mĂȘmes en fait. On nâest pas des professionnels de la chose, mais au fur et Ă mesure on essaie de comprendre comment ça fonctionne. Et câest vrai quâon essaie dâĂȘtre simple, efficace, des messages clairs. Et câest vrai que le message premier quâon voulait faire passer, câĂ©tait de soutenir la filiĂšre brassicole. Il y a pas mal dâarticles qui sont sortis dâailleurs, des millions de litres ont Ă©tĂ© jetĂ©s pendant le confinement. Et donc, il y a beaucoup de brasseurs aujourdâhui qui peut-ĂȘtre, malheureusement, vont mettre la clĂ© sous la porte. Peut-ĂȘtre pas maintenant, peut-ĂȘtre pas en juillet-aoĂ»t, mais on va certainement sentir ces Ă©lĂ©ments-lĂ en fin dâannĂ©e ou dĂ©but dâannĂ©e 2021 et câest ça la problĂ©matique.
Donc le message Ă©tait vraiment ça, câĂ©tait :âŻÂ«âon a mis en place un service de livraison et ça nous soutient, nous aussi, parce quâil faut bien quâon se rĂ©munĂšre aussi, quâon paye nos charges, quâon paye nos fournisseursâ». Mais câĂ©tait surtout ça, câĂ©tait payer nos fournisseurs. CâĂ©tait aider les brasseurs rĂ©gionaux parce quâon a beaucoup achetĂ© aussi au niveau rĂ©gional. On a achetĂ© un peu en international, on disait tout Ă lâheure 40 %. Je pense que pendant le confinement, on est bien montĂ© en France et rĂ©gional, on a dĂ» monter Ă 80 %.
AprĂšs, toujours dans cette dĂ©marche de soutenir la filiĂšre brassicole, ce quâon a fait, et câĂ©tait plutĂŽt convenu entre nous, câest quâeffectivement on voulait que tous les brasseurs, nos distributeurs avec qui on bosse puissent aussi eux recevoir leur dĂ».
Ce quâon a mis en place câest que durant toute cette pĂ©riode-lĂ , on a payĂ© tous les brasseurs Ă la livraison, alors que normalement on a la possibilitĂ© de payer tous nos fournisseurs Ă J+30. Mais dans cette idĂ©e de se dire : «âon met tout ça en place, ce nâest pas que pour nous, câest pour un global et on a envie quâun peu tout le monde sâen sorte et que tout le monde puisse payer ses propres charges et payer ses propres facturesâ». On sâest dit, vu quâon avait un peu de trĂ©sorerie : «âça va nous permettre au dĂ©but de payer directement les personnes Ă la rĂ©ception des produitsâ». Et câest ce quâon a fait jusquâĂ la fin du confinement et on le fait encore un petit peu aujourdâhui.
Donc ça nous a permis de les soutenir, les clients nous ont soutenus, câest un cercle vertueux !
Ouais, câest le karma :âŻquand on soutient, on se fait soutenir, ça finit par revenir.
Est-ce que vous voyez une stratĂ©gie post-Covid, est-ce que vous avez rĂ©flĂ©chi Ă de nouvelles choses, est-ce que ça a germĂ© un peu, est-ce que vous allez reprendre juste comme avant, quâest-ce qui se profileâ?
Alors effectivement, dĂ©jĂ câest reprendre nos marques. On a mis une semaine Ă reprendre nos marques de service, parce que câest vrai que ça se perd vite au final.
De rentrer de plus en plus de nouveautĂ©s, ça câest aussi un axe. On avait dĂ©jĂ pas mal de nouveautĂ©s, toutes les semaines on en reçoit, mais câest encore sâactiver lĂ -dessus. Et bien Ă©videmment, garder cette partie livraison et certainement dĂ©velopper aussi la partie vente en ligne.
OK, dâaccord. Parce que pour le moment, vous nâavez pas encore de boutique, câest çaâ?
Non, non. On nâa pas du tout de site marchand (NDLR : La Plante du Loup ont Ă prĂ©sent un site marchand : https://eshop.laplanteduloup.fr) et lâidĂ©e câest peut-ĂȘtre dâaller dans cette direction. Pourquoiâ? Parce quâon sâest rendu compte quand mĂȘme quâun confinement⊠jâespĂšre quâil nây aura pas dâautres dans les annĂ©es Ă venir, mais des pandĂ©mies, des Ă©pidĂ©mies, on risque peut-ĂȘtre dâen avoir dâautres ou en tout cas dâautres problĂ©matiques extĂ©rieures. On a subi quelque chose dâextĂ©rieur qui nâest pas de notre fait. Et du coup, on a bien vu que toute la partie en ligne, le sans contact, etc., a pris quand mĂȘme une ampleur assez importante, aussi bien chez les gros distributeurs qui connaissaient dĂ©jĂ ce mĂ©tier et ceux qui sây sont mis rapidement⊠comme nous un peu, câest-Ă -dire on commande par SMS ou par Instagram ou par Facebook.
Donc, est-ce que la tendance va continuerâ? Nous on pense que oui et donc du coup on va investir, câest certain, dans un site internet marchand pour la vente au niveau rĂ©gional et au niveau France.
OK, trĂšs bien. Oui, jâai vu quâil y avait dâautres cavistes qui faisaient ça. Dâautres cavistes que jâavais contactĂ©s notamment Ă Toulouse, La BiĂšrothĂšque, je ne sais pas si ça vous parle ?
Oui, la BiĂšrothĂšque.
Ils ont un site vraiment bien fait et ils ont une boutique en ligne aussi. Donc certaines caves en ont, certaines nâen ont pasâŠ
Mais câest un peu la mĂȘme histoire pour eux et leur site, il a Ă©tĂ© lancĂ© pendant le confinement.
Juste avant, nonâ?
Je ne sais pas si câest juste avant ou⊠je crois que câest pendant. Donc au final, ça se joue Ă peu de choses prĂšs, en tout cas câest trĂšs rĂ©cent leur site. Et effectivement, ils ont un beau site, ils ont une belle communication. La BiĂšrothĂšque câest une belle boĂźte.
De toute façon, ce quâil faut retenir câest que le Covid-19 a eu un impact bien Ă©videmment sur toutes nos activitĂ©s, notamment les cavistes dont on parle. Il y a eu des effets nĂ©gatifs, mais il faut aussi voir le cĂŽtĂ© positif. Et nous on est plutĂŽt dans ce cĂŽtĂ©-lĂ , on voit plutĂŽt le verre Ă moitiĂ© plein quâĂ moitiĂ© vide. Câest-Ă -dire quâil faut plutĂŽt rebondir, trouver une dynamique pour essayer de trouver des solutions et avancer dans ce sens-lĂ .
Totalement, je suis tout Ă fait dâaccord. Et du coup, pour finir, est-ce que vous pouvez nous parler un petit peu de vos clients, est-ce quâil y a des tendances qui se dessinent ces derniers mois en termes de style de biĂšre ou de maniĂšre de consommerâ?
Alors oui. En termes de style⊠le style Ă©volue bien entendu. Il y a beaucoup de personnes aussi qui vont boire pendant trois mois tel type de biĂšres et qui vont changer. Ce qui dessine beaucoup, on en a de plus en plus, câest les clients entre guillemets Sour, qui veulent boire des Sour, qui veulent boire des Berliner Weisse, qui veulent boire des Gose. Et Ă la recherche toujours dâune aciditĂ© bien faite avec plein de fruits ou mĂȘme des recettes entre guillemets bizarres, enfin quâon nâaurait pas eu Ă la base lâidĂ©e dâassocier, mais au final des Gose comme celui dâIron Ă la betterave-passion, câest juste un dĂ©lice et nous nos clients, ils adorent ça.
On a de la Brasserie du Haut-BuĂ«ch, un Berliner qui est avec tomate et harissa. On va avoir des choses qui sont recherchĂ©es et des recettes de biĂšres Sour qui partent dans tous les sens et câest ce que cherchent un peu nos clients dĂ©sormais.
Donc maintenant que la IPA est trop connue, ça devient has been, câest çaâ? Ăa a mis du temps Ă venir, mais maintenantâŠ
Alors, il ne faut pas exagĂ©rer quand mĂȘme parce les IPA, ça reste ce quâon vend le plus ici, bien entendu.
Et surtout quâen plus, IPA maintenant câest tellement large. Il y a tellement de choses quâen fait, Ce nâest plus un style, câest des styles. Ă chaque fois dâailleurs on pose toujours la question :⯠« quâest-ce que tu cherches, tu veux du rĂ©sineux, tu veux du fruitĂ©â? » Câest quand mĂȘme trĂšs large la partie IPA, donc ça reste quand mĂȘme un gros secteur de vente.
Et ce qui se boit beaucoup en ce moment dans les IPA et nous ce quâon remarque, câest quâon a pas mal de demandes sur les Milkhake IPA, enfin du crĂ©meux, du crĂ©meux Ă foison avec des doubles dry hop, des trucs assez puissants qui peuvent monter en triple IPA ou autres, des juicy IPA, des ice IPA, voilĂ , tout ce qui est NEIPA… tout ce qui va apporter le cĂŽtĂ© douceur et qui dĂ©mocratise au final lâIPA. Parce quâon a plein de personnes qui arrivent et qui disent : «ânon, moi je nâaime pas la IPAâ», ils nâaiment pas lâamertume et qui sont avec quelquâun qui leur dit : «âmais goĂ»te une IPA, tu vas voir, on en reparle aprĂšsâ». Et puis aprĂšs test, ils font : «âah bah oui, mais je ne savais pas que jâaimais lâamertume aussiâ». LĂ câest contrebalancĂ© Ă fond avec du fruit qui provient des houblons. Maintenant on donne lâIPA Ă tout le monde et en fait câest ça qui convertit certains consommateurs et puis au fur Ă mesure ils vont aller chercher de plus en plus de sensations comme des accros au cracâ!
Jâai lâimpression que la biĂšre, ça commence Ă avoir le standing du vin. Plus ça va, plus câest subtil, plus il y a de la diversitĂ©. Je comparais ça un peu au hip-hop oĂč câest en ce moment le style musical qui a le plus de variĂ©tĂ©s possibles et inimaginables et du coup jâai lâimpression que la biĂšre est forte pour ça. Elle intĂ©resse beaucoup⊠de plus en plus de gens. Enfin en tout cas câest mon point de vue, je ne sais pas le vĂŽtre lĂ -dessus, maisâŠ
Il y a des brasseurs et il y a des artistes aprĂšs. Il y a des personnes qui appliquent tellement de prĂ©cision dans une recette et qui vont travailler ça. AprĂšs, câest un coĂ»t forcĂ©ment, il y a un coĂ»t dâapprentissage et puis il y a aussi un coĂ»t de recette et donc ça se rĂ©percute en gĂ©nĂ©ral souvent sur des biĂšres qui commencent Ă monter en termes de prix.
En France, en Belgique⊠enfin les lambics, on a historiquement les Cantillon et autres qui existent depuis un peu de temps, mais qui sont Ă la mode depuis une dizaine dâannĂ©es ou peut-ĂȘtre plus, mais je vais parler du milieu vraiment geek des biĂšres.
En France, on a Ammonite qui arrive depuis quelque temps dĂ©jĂ et qui fait des trucs⊠câest merveilleux, câest Ă©clectique ce quâil fait et il y a plein dâautres choses. On nâen a pas malheureusement dâAmmonite ici, on aimerait bien en avoir, mais⊠peut-ĂȘtre un jour, qui sait.
Il y a tellement de belles recettes, tellement de belles choses et ça va dans les extrĂȘmes. On a remarquĂ© aussi que⊠lĂ on a reçu cette semaine les deux nouveaux eisbock de la brasserie La DĂ©bauche qui titrent respectivement Ă 22 et Ă 30°. Et on a des clients pour qui, que ça fasse 22%, 30%, 70%, cherchent lâexpĂ©rience de ces eisbock de La DĂ©bauche par exemple.
La recherche dâexpĂ©riences câest quelque chose quâon a vraiment beaucoup.
Donc ça peut ĂȘtre une nouvelle tendance, une nouvelle maniĂšre de consommer, câest la recherche dâexpĂ©riences, câest de plus en plus au cĆur de lâachat dâune biĂšre craftâ?
Ouais, complĂštement. Tout Ă lâheure Constant disaitâŻÂ«âles gens arrivent et disent :âje veux quelque chose de bizarre ou quelque chose dâĂ©tonnantâ». On a de plus en plus de clients qui viennent⊠que ce soit des garçons ou des filles dâailleurs, il nây a pas de problĂ©matique lĂ -dessus. Câest : «âje veux un truc diffĂ©rent, qui change, que jâai jamais entenduâ». Et il y a aussi pas mal de biĂšres Ă©levĂ©es en fĂ»t et je trouve quâon en a de plus en plus quand mĂȘme et on en vend de plus en plus.
Et je pense quâavec ce confinement, il y a de nombreux brasseurs pour acheter des fĂ»ts pour Ă©viter de jeter certains litres de biĂšre et lâont mis en barrique pour pouvoir le remettre en circuit dâici six mois/un an ou plus.
Et donc, je pense quâon Ă©tait dĂ©jĂ sur une belle tendance des biĂšres Ă©levĂ©es en barrique et ça va se continuer et se confirmer.
Mais voilĂ , en fait les trois tendances, câest les Sour clairement, les IPA mais au sens large, câest-Ă -dire les Neipa, les dry hop, les juicy, les ice, etc.
Et puis moi je mettrais aussi quand mĂȘme les barriquĂ©es, les barriquĂ©es de plus en plus, pour lâexpĂ©rience, voilĂ .
Et le growler du coup, est-ce que ça fait partie des nouvelles maniĂšres de consommer que vous voyez se dĂ©velopper trĂšs rapidementâ?
TrĂšs rapidement, je ne suis pas certain. En fait câest vraiment une question de consommation. Les clients qui sont utilisateurs du growler, du systĂšme growler, reviennent toutes les semaines, toutes les deux semaines, ils viennent et ils changent. Parce que nous, les biĂšres quâon propose, on roule aussi assez rĂ©guliĂšrement pour proposer toujours des nouveautĂ©s ou mĂȘme des retours sur des biĂšres quâon a dĂ©jĂ eues. Le taux de crĂ©ation de nouveaux clients pour ça, il existe, mais il nây a pas pour autant un essor sur la recherche du growler. Pas autant que sur la dĂ©couverte des styles dont on a parlĂ© auparavant en tous cas. On a des clients growlers, ça continue de grossir, mais ça ne reste pas le secteur prioritaire â en tout cas pour le moment en France.
AprĂšs, le growler pendant le confinement a eu bonne presse. Parce que pas mal de brasseurs se sont servis de growlers, des machines qui Ă©taient prĂ©sentes chez des cavistes, dans des restaurants, ou mĂȘme eux ont investi dans un systĂšme de growler pour pouvoir Ă©couler leurs fĂ»ts. Parce quâun moment donnĂ©, comme les bars et restos Ă©taient fermĂ©s, les fĂ»ts ne partaient plus. Donc il fallait trouver un systĂšme pour limiter un peu la casse et câest vrai quâon a vendu pas mal de growlers aussi pendant le confinement. Et les brasseurs sây sont mis aussi.
SUPER…
POTION !
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A propos du podcast
Ă travers ce podcast, Ă la fois fun et enrichissant, j’ai souhaitĂ© marquer mon empreinte d’expert dans le secteur de la boisson alcoolisĂ©e et non-alcoolisĂ©e en invitant des professionnels de l’industrie : brasseurs, distillateurs, vignerons, cavistes, journalistes. Mon but est d’apporter de l’inspiration Ă ces acteurs de la filiĂšre Potions pour les aider Ă sans cesse se renouveler. C’est ainsi qu’est nĂ© le podcast SuperPotionâą, une Ă©mission divertissante et empreinte de nostalgie pop-culture pour les annĂ©es 90s.
SuperPotion, un Ă©lixir d’innovation pour sublimer toutes vos boissons ! đș