“Auparavant la publicité, c’était facile : c’était quelqu’un qui, pour ses produits, allait mettre une affiche, allait faire une vidéo sur internet, etc. Mais on savait qui faisait la publicité. Aujourd’hui, avec les influenceurs, la difficulté, c’est qu’on ne sait pas forcément et ce n’est pas du tout impossible qu’il y ait certains acteurs qui, sous couvert d’influenceurs, fassent de la publicité eux-mêmes. Aujourd’hui, la position d’Addictions France dans tout ce qu’on voit de ses actions, c’est qu’on doit aller taper des particuliers — en tout cas des influenceurs —, des gens qui ne sont pas directement liés à des marques d’alcool, des gens qui ne répondent pas, qui n’ont pas forcément de service juridique ou d’avocat qui va répondre à des demandes de mises en demeure… Et à des gens dont on ne connaît pas l’identité. Ça impose, en fait, une professionnalisation du métier d’influenceur. Être influenceur, c’est aussi être un acteur de la publicité, un professionnel de la publicité en réalité.”
Pierre Galmiche, Avocat Counsel chez Aramis
Comment communiquer sur une boisson alcoolisée sans enfreindre la loi ? Réponses d’un avocat spécialisé…
Dans cet épisode, nous accueillons Pierre, avocat spécialisé en droit économique. Nous allons discuter de plusieurs sujets d’actualité qui intéressent toutes les marques de boissons, des plus établies aux plus récentes.
Dans la première partie, nous allons parler de la réglementation entourant la publicité des boissons alcoolisées sur les réseaux sociaux. En effet, de plus en plus d’influenceurs et de marques utilisent Instagram et Tiktok pour promouvoir leurs produits, mais comment respecter la loi Evin et éviter de tomber dans l’illégalité ? Pierre nous éclairera sur ce sujet, ainsi que sur une décision de justice récente impliquant Meta et Addictions France.
Dans la deuxième partie, nous aborderons les aspects juridiques et administratifs que doivent prendre en compte les nouvelles marques de boissons, de la création des statuts juridiques à la protection de leur nom et en passant par les questions de distribution et d’export. Pierre partagera avec nous ses conseils et les erreurs à éviter pour les start-ups qui se lancent dans l’aventure de la boisson. 🥑
🧵 Ressources
- Site Internet de Happy Beer Time : https://www.happybeertime.com/
- Création d’une société : rédaction et enregistrement des statuts : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F32232/personnalisation/resultat?lang=&quest0=4&quest=
- Legalstart : https://www.legalstart.fr/
- Alcool et publicité : Instagram face à la justice : https://jai-un-pote-dans-la.com/instagram-loi-evin-justice/
- Une décision de justice qui n’éclaire pas vraiment comment faire de la publicité pour les boissons alcoolisées : https://www.alcooletdroit-opouletavocat.fr/news/une-decision-de-justice-qui-neclaire-pas-vraiment-comment-faire-de-la-publicite-pour-les-boissons-alcoolisees
- The Bottlefield Show : Boire cette vodka peut vous TUER ! https://www.youtube.com/watch?v=KGgsBNnozuA
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Pour aller plus loin…
Dans cet article, nous abordons le débat autour de la Loi Evin et les influenceurs, qui divise l’industrie des boissons alcoolisées sur les réseaux sociaux. Nous avons sélectionné et résumé les points clés pour une lecture facile et informative.
Contexte : La Loi Evin et les réseaux sociaux
La Loi Evin, adoptée en 1991, est une législation française visant à limiter la promotion et la publicité des boissons alcoolisées. Elle a pour objectif de protéger les consommateurs, en particulier les jeunes, contre les méfaits de l’alcool. Cependant, l’avènement des réseaux sociaux et des influenceurs a créé un nouveau défi pour cette loi.
Influenceurs et publicité indirecte : une zone grise
Les influenceurs, en particulier ceux qui ont une large audience, ont un impact considérable sur les opinions et les comportements de leurs abonnés. Certains d’entre eux sont approchés par des marques d’alcool pour promouvoir leurs produits, ce qui peut se heurter à la Loi Evin. La publicité indirecte, telle que le placement de produit, est une zone grise dans la législation actuelle, car elle n’est pas explicitement interdite.
Le débat : Protéger les jeunes ou brider la créativité ?
Les avis sont partagés quant à la question de savoir si la Loi Evin doit être modifiée pour s’adapter à l’ère numérique. Certains estiment qu’elle protège efficacement les jeunes des méfaits de l’alcool, tandis que d’autres pensent qu’elle bride la créativité des influenceurs et limite leur potentiel économique.
Les arguments en faveur de la Loi Evin
- La protection des jeunes : La loi vise à protéger les consommateurs les plus vulnérables, en particulier les jeunes, qui sont les plus susceptibles d’être influencés par la publicité.
- La prévention des problèmes de santé : La consommation excessive d’alcool est liée à de nombreux problèmes de santé. La Loi Evin contribue à prévenir ces problèmes en limitant l’exposition à la publicité pour les boissons alcoolisées.
- La cohérence avec les autres législations : La Loi Evin est en accord avec les régulations européennes et internationales en matière de publicité pour l’alcool.
Les arguments contre la Loi Evin
- La limitation de la créativité : Certains influenceurs et créateurs de contenu estiment que la Loi Evin limite leur liberté d’expression et leur capacité à travailler avec des marques d’alcool.
- Le potentiel économique réduit : Les marques d’alcool et les influenceurs pourraient bénéficier d’un partenariat mutuellement avantageux, mais la Loi Evin restreint cette possibilité.
- L’adaptation aux nouvelles technologies : La Loi Evin a été créée à une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas, et certains estiment qu’elle devrait être mise à jour pour tenir compte des changements dans la manière dont les gens consomment des médias et interagissent avec les marques.
Vers une évolution de la législation ?
Face à ce débat, plusieurs pistes sont évoquées pour adapter la Loi Evin au contexte actuel des réseaux sociaux et des influenceurs.
Sensibiliser et responsabiliser les influenceurs
Une première approche serait de sensibiliser les influenceurs aux enjeux de la Loi Evin et de les encourager à adopter des pratiques responsables lorsqu’ils font la promotion de produits alcoolisés. Cela pourrait passer par des formations spécifiques, ainsi que par le développement d’un code de conduite pour la promotion de l’alcool sur les réseaux sociaux.
Clarifier les règles pour les marques et les influenceurs
Une autre option serait de clarifier et d’ajuster les règles de la Loi Evin pour mieux définir ce qui est autorisé et interdit en matière de promotion d’alcool sur les réseaux sociaux. Cette clarification pourrait permettre aux marques et aux influenceurs de mieux comprendre les limites légales et de travailler ensemble de manière plus transparente et responsable.
Adapter la Loi Evin aux spécificités des réseaux sociaux
Enfin, il pourrait être nécessaire de repenser la Loi Evin pour tenir compte des spécificités des réseaux sociaux, où la frontière entre publicité et contenu organique est souvent floue. Une régulation plus adaptée pourrait permettre de mieux encadrer la promotion de l’alcool sur les réseaux sociaux tout en préservant la créativité et les opportunités économiques pour les influenceurs et les marques.
Conclusion
Le débat autour de la Loi Evin et des influenceurs soulève des questions importantes sur la manière dont la législation doit évoluer pour s’adapter aux nouvelles formes de communication et de promotion des produits alcoolisés. Il est crucial de trouver un équilibre entre la protection des consommateurs, en particulier des jeunes, et la préservation de la créativité et des opportunités économiques pour les influenceurs et les marques. L’adaptation de la Loi Evin aux spécificités des réseaux sociaux et la responsabilisation des influenceurs pourraient être des pistes prometteuses pour parvenir à cet équilibre.
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Ludovic Mornand
PODCASTER & BOSS FINAL
Ludovic est le fondateur et directeur de Studio Blackthorns et SuperPotion™. Il anime les émissions SuperPotion™, The Bottlefield Show et 1000 Hectos, toutes les trois spécialisées dans le secteur de la boisson.
« À travers ce podcast, à la fois fun et enrichissant, j’ai souhaité marquer mon empreinte d’expert dans le secteur de la boisson alcoolisée et non-alcoolisée en invitant des professionnels de l’industrie : brasseurs, distillateurs, vignerons, cavistes, journalistes. Mon but est d’apporter de l’inspiration à ces acteurs de la filière Potions pour les aider à sans cesse se renouveler. C’est ainsi qu’est né le podcast SuperPotion™, une émission divertissante et empreinte de nostalgie pop-culture pour les années 90s. SuperPotion, un élixir d’innovation pour sublimer toutes vos boissons ! »