Le 31 décembre 2024, alors que le monde se préparait à fêter le Nouvel An, la Brasserie Cambier, fleuron de la scène brassicole artisanale des Hauts-de-France, voyait son outil de production entièrement détruit par les flammes. Un coup du sort qui aurait pu sonner le glas de cette entreprise emblématique fondée dix ans plus tôt. Pourtant, cette catastrophe s’est rapidement transformée en une leçon de résilience et de solidarité au sein de la filière brassicole française.
Dans un secteur marqué par une concurrence croissante, comment une brasserie artisanale peut-elle rebondir après avoir tout perdu ? Quelles stratégies mettre en place pour maintenir son activité et préserver l’identité de ses produits ? L’histoire de la Brasserie Cambier illustre parfaitement les défis et opportunités qui peuvent émerger d’une telle épreuve.
De l’industrie à l’artisanat : la naissance d’une brasserie urbaine visionnaire
Avant d’explorer le processus de renaissance post-incendie, il convient de comprendre les racines et l’ADN de cette brasserie qui a su s’imposer dans le paysage brassicole français. Jean-Christophe Cambier, son fondateur, n’est pas arrivé dans l’univers de la bière par hasard. Ingénieur agronome de formation, il a d’abord fait ses armes dans l’industrie agroalimentaire, travaillant pendant plusieurs années en Angleterre et en France dans des secteurs variés – des plats préparés aux céréales – avant de rejoindre le géant Heineken.
« En tant que technologue chez Heineken, je travaillais sur l’amélioration des process pour garantir stabilité et qualité. Mais j’avais envie d’être plus créatif sur les recettes et surtout de pouvoir rencontrer directement les consommateurs finaux, ce qui n’était pas possible dans une structure industrielle« , explique Jean-Christophe Cambier.
Cette expérience dans la bière industrielle lui a permis d’acquérir une expertise technique solide, notamment dans la gestion de la levure – un élément qui deviendra une signature distinctive de sa future brasserie. En 2014, alors que le mouvement craft beer n’en était qu’à ses prémices en France, il franchit le pas et fonde la Brasserie Cambier dans la métropole lilloise.
Une approche urbaine et inclusive de la brasserie artisanale
Dès sa création, la Brasserie Cambier se distingue par son positionnement :
- Une implantation urbaine, entre Lille et Roubaix, à contre-courant des brasseries artisanales souvent rurales
- L’intégration immédiate d’un bar (taproom) pour créer un lien direct avec les consommateurs
- L’organisation de visites pour démocratiser la culture brassicole
- Une double gamme permettant de satisfaire amateurs et connaisseurs
Cette vision s’est matérialisée à travers deux marques complémentaires : la Mongy, une gamme accessible et traditionnelle rendant hommage au tramway local conçu par Alfred Mongy, et la gamme Cambier, davantage orientée vers les bières craft plus créatives. Ce modèle hybride, alliant tradition et innovation, s’est avéré particulièrement pertinent, la gamme Mongy représentant encore aujourd’hui environ 60% des ventes de la brasserie.
« Je n’ai pas eu à cœur depuis le début de me dire que je vais viser un certain type de client. Pour moi, la bière est un produit convivial, et je ne voulais pas que notre offre soit trop restrictive« , souligne le fondateur.
Une autre particularité de la Brasserie Cambier réside dans sa stratégie de distribution, focalisée prioritairement sur le circuit CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants) et la vente directe via sa taproom, plutôt que sur la grande distribution. Un choix qui a façonné son développement et limité volontairement sa production à environ 5 500 hectolitres annuels avant l’incendie.
L’épreuve du feu : chronique d’un 31 décembre dévastateur
Le destin de la Brasserie Cambier a brutalement basculé aux premières heures du 31 décembre 2024. Vers 5 heures du matin, Jean-Christophe Cambier, alors en vacances au ski avec sa famille, reçoit l’appel de l’adjoint au maire lui annonçant qu’un incendie a ravagé ses installations.
Le choc de l’annonce et les premières réactions
« Au début, j’ai cru qu’il s’agissait d’un petit feu sans gravité. Puis quand l’adjoint m’a expliqué que tout le bâtiment était touché, j’ai commencé à pleurer, réalisant l’ampleur de la catastrophe« , confie le brasseur.
L’incendie, ironiquement, ne provenait même pas de la brasserie elle-même, mais du local voisin où une voiture avait pris feu. La brasserie occupait 825 m² des 1 000 m² du bâtiment, et tout a été détruit : les installations de production, les cuves, les stocks en cours de fabrication (environ 320 hectolitres de bière).
La nouvelle s’est répandue à une vitesse fulgurante. En quelques heures seulement, les médias régionaux puis nationaux relayaient l’information, et les messages de soutien affluaient. Face à cette situation inédite, plusieurs décisions cruciales ont dû être prises rapidement.
Gérer l’urgence tout en préservant l’équilibre familial
La première question qui s’est posée était de savoir s’il fallait écourter les vacances familiales pour rentrer immédiatement. Après concertation avec l’assurance, qui a confirmé qu’aucune action significative ne pourrait être entreprise avant la fin des jours fériés, le choix a été fait de terminer le séjour prévu.
« On a pris la décision, que je pense ne pas être si mauvaise, de rester jusqu’à la date prévue. Nous étions en famille au ski, avec des enfants encore assez petits qui avaient leurs cours programmés. L’assurance nous a dit clairement que rien ne se passerait avant le début d’année« , explique Jean-Christophe.
Cette décision, loin d’être un désengagement, a permis de préserver un temps précieux de réflexion et d’organisation à distance. Grâce aux outils numériques, le travail sur la gestion du sinistre a pu commencer immédiatement, tout en préservant un équilibre familial essentiel dans ces moments traumatisants. Le fondateur est finalement rentré le samedi suivant, soit quatre jours après l’incendie.
Les atouts préservés : stock et équipe
Dans ce contexte dramatique, deux éléments se sont avérés déterminants pour la suite : le stock de produits finis et l’équipe.
Par chance, les stocks de produits terminés (bouteilles, fûts, canettes) étaient entreposés dans un bâtiment distinct, situé en face de la brasserie et épargné par les flammes. Ce stock représentait un capital crucial pour maintenir un niveau d’activité commerciale pendant la période de transition.
Quant à l’équipe, composée d’une douzaine de personnes, elle a rapidement manifesté sa volonté de rester mobilisée pour traverser cette épreuve. Certains salariés étaient d’ailleurs présents ce 31 décembre pour réaliser l’inventaire de fin d’année, et ont été les premiers témoins du désastre.
La solidarité brassicole : un phénomène remarquable
Face à cette catastrophe, l’un des aspects les plus remarquables a été l’élan de solidarité qui s’est manifesté au sein du secteur brassicole. Des dizaines de brasseries, petites et grandes, ont spontanément proposé leurs installations pour permettre à Cambier de continuer sa production.
Une concurrence saine et une entraide naturelle
Comment expliquer cette mobilisation dans un secteur pourtant concurrentiel ? « C’est un secteur concurrentiel, mais c’est aussi un secteur dans lequel il y a de l’entraide. On discute beaucoup entre brasseurs« , analyse Jean-Christophe Cambier.
Cette dynamique semble s’enraciner dans une forme d’empathie professionnelle : chaque brasseur peut s’imaginer dans une situation similaire et mesure l’impact dévastateur d’un tel accident. De plus, la communauté brassicole artisanale française s’est construite sur des valeurs de partage et d’échange technique, créant un terreau favorable à cette solidarité.
Des propositions concrètes aux défis techniques
Les propositions d’aide se sont rapidement concrétisées, avec des offres venant aussi bien de brasseries des Hauts-de-France que d’autres régions, et même de l’étranger. Cependant, la mise en œuvre de ces collaborations a soulevé des défis techniques considérables :
- La diversité des gammes : Comment reproduire les 10 à 12 bières permanentes et les éphémères de la brasserie Cambier avec des équipements différents ?
- La gestion des levures spécifiques : La brasserie possède des souches de levures uniques, développées avec un laboratoire bruxellois, qui nécessitent un savoir-faire particulier pour leur propagation et leur réutilisation.
- La variété des formats : Entre fûts inox, kegs, canettes et bouteilles en différentes tailles, tous les brasseurs ne disposent pas des mêmes capacités de conditionnement.
- Les volumes de production : Certains partenaires potentiels imposaient des volumes minimums (40 hectolitres par exemple) inadaptés aux besoins spécifiques de Cambier.
Après un mois intense d’évaluation des différentes options, le choix s’est finalement porté sur la brasserie belge De Proef, spécialisée dans le brassage à façon et capable de s’adapter à l’ensemble des besoins de Cambier, des petits aux grands volumes, dans tous les formats nécessaires.
Stratégie de transition : maintenir l’activité sans trahir l’identité
Une fois le partenaire de production identifié, l’enjeu majeur consistait à élaborer une stratégie permettant de traverser cette période de transition sans perdre l’identité et la qualité des produits Cambier.
Préserver l’intégrité des recettes et la reconnaissance des consommateurs
La préservation des recettes originales et de leur exécution fidèle représentait une priorité absolue. Pour y parvenir, plusieurs mesures ont été mises en place :
- Une collaboration étroite avec le brasseur partenaire pour transmettre les spécificités techniques
- La maintenance des souches de levures propriétaires via le laboratoire bruxellois
- Un contrôle qualité renforcé sur les premières productions
L’objectif n’était pas seulement de maintenir l’approvisionnement, mais de garantir que le consommateur ne perçoive aucune différence dans les produits, malgré le changement de lieu de production.
Une stratégie commerciale de continuité
Sur le plan commercial, la décision stratégique fondamentale a été de maintenir l’intégralité de la gamme, plutôt que de se replier sur quelques références phares. Ce choix courageux répondait à plusieurs impératifs :
- Fidélisation de la clientèle CHR : De nombreux bars et restaurants comptaient sur des références spécifiques pour leurs cartes
- Cohérence de marque : Réduire drastiquement l’offre aurait envoyé un signal négatif au marché
- Maintien des emplois : Conserver l’activité dans son ensemble permettait de préserver les postes de l’équipe
« Commercialement, proposer que quelques bières me paraissait compliqué. Ce qui va faire qu’on sera encore là demain, c’est de préserver l’activité au maximum« , explique le fondateur.
Cette stratégie s’est accompagnée d’une communication transparente sur la situation, créant un cercle vertueux où les consommateurs, informés des difficultés, se sont montrés encore plus fidèles à la marque.
Le rôle clé du bar Sikaru et de la cagnotte solidaire
Dans ce contexte de reconstruction, deux éléments ont joué un rôle particulièrement important : l’ouverture récente du bar Sikaru à Lille et la mise en place d’une cagnotte solidaire.
Le Sikaru : un nouveau point d’ancrage physique
Le timing s’est révélé providentiellement favorable : le 30 mars 2024, quelques mois avant l’incendie, Jean-Christophe Cambier avait ouvert avec son cousin Paul un bar-restaurant nommé Sikaru en plein cœur de Lille.
« C’est vrai que le Sikaru est bien devenu notre paquebot lillois dans cette période difficile« , reconnaît le brasseur.
Ce lieu, proposant 12 becs de bières pression dont 8 à 9 références Cambier, a immédiatement pris une importance stratégique accrue :
- Un espace de visibilité et de contact direct avec les consommateurs
- Un point de vente physique préservé quand la brasserie et sa taproom n’étaient plus accessibles
- Une vitrine pour rassurer sur la continuité de l’activité
- Un lieu de partage et d’échange avec la communauté
Le bar a également joué un rôle dans la gestion optimisée des stocks restants pendant la période de transition entre l’incendie et l’arrivée des premières productions délocalisées.
La cagnotte solidaire : un soutien significatif et symbolique
L’autre initiative marquante a été la création d’une cagnotte solidaire, qui a rapidement collecté plus de 40 000 euros. Fait notable, cette démarche est venue des clients eux-mêmes :
« Beaucoup de nos clients et consommateurs nous ont contactés en disant ‘Écoutez, nous, on a envie de vous aider, il faut absolument que vous puissiez créer une cagnotte.’ Donc, on l’a fait très rapidement« , explique Jean-Christophe Cambier.
À cette cagnotte principale se sont ajoutées d’autres initiatives solidaires :
- Des événements spéciaux organisés par des bars partenaires (comme VNB à Villeneuve d’Ascq ou Beers à Cherbourg) reversant une partie de leurs ventes
- Une collaboration avec la Brasserie Thiriez, qui a produit une bière spéciale dont les bénéfices (environ 5 000 euros) ont été reversés à Cambier
Ces soutiens financiers, au-delà de leur apport concret, ont constitué un puissant moteur psychologique pour l’équipe, témoignant de l’attachement réel des consommateurs à la marque et de sa place dans l’écosystème local.
Reconstruire en mieux : la vision Cambier 2.0
Si la priorité immédiate était de maintenir l’activité, Jean-Christophe Cambier a rapidement inscrit cette reconstruction dans une perspective plus ambitieuse : bâtir une brasserie « encore meilleure » que la précédente.
L’horizon temporel et les défis logistiques
La reconstruction s’inscrit dans un calendrier précis mais contraignant :
- Une période de transition de 12 à 18 mois
- Des délais incompressibles de 8 à 9 mois pour la livraison des nouveaux équipements brassicoles
- 2 à 3 mois supplémentaires d’installation
- Un nouveau bâtiment identifié mais qui ne sera disponible qu’au 1er janvier 2026
« C’est un tempo qui est défini à l’avance. C’est difficile de l’accélérer« , reconnaît le brasseur, qui vise une reprise de la production au premier trimestre 2026.
Les axes d’amélioration identifiés
Cette situation, bien que traumatisante, offre l’opportunité rare de repenser entièrement l’outil de production. Plusieurs axes d’amélioration ont déjà été identifiés :
- L’ergonomie des postes de travail : Concevoir des espaces optimisés pour le bien-être des salariés
- L’efficience des process : Corriger les inefficacités qui s’étaient accumulées au fil des années et des extensions successives dans l’ancien bâtiment
- La durabilité des installations : Intégrer des équipements plus économes en énergie et en ressources
- La flexibilité de production : Améliorer la capacité à produire efficacement différents styles et formats
« Quand on installe une brasserie, et même si on est hyper dans tous les détails, il y a toujours des petites choses qui ne vont pas. Cette situation nous donne l’opportunité de tout reconstruire en essayant de gommer un maximum toutes les petites choses qui n’allaient pas dans l’ancien outil« , explique Jean-Christophe Cambier.
Une vision de continuité plutôt que de rupture
Malgré cette opportunité de « repartir de zéro », la vision pour Cambier 2.0 s’inscrit davantage dans la continuité que dans la rupture. L’objectif n’est pas de révolutionner le positionnement ou de multiplier les volumes, mais d’améliorer l’existant :
« On s’est posé plein de questions mais finalement, moi, je trouve qu’on est bien comme on est. On va rester dans notre modèle. Cette année est une année de transition où l’idée principale, c’est juste de pérenniser l’activité sur notre gamme, nos bières, avec nos volumes.«
Cette approche mesurée traduit un attachement profond aux valeurs et à l’identité construites pendant dix ans, ainsi qu’une conscience aiguë des attentes de la clientèle fidèle.
Les enseignements pour la filière brassicole
L’expérience de la Brasserie Cambier face à ce sinistre majeur offre plusieurs enseignements précieux pour l’ensemble de la filière brassicole artisanale.
La préparation aux risques : une nécessité souvent négligée
Le premier enseignement concerne la préparation aux risques. Comme le souligne Jean-Christophe Cambier, « les feux, ça n’arrive pas qu’aux autres. » Plusieurs points d’attention émergent :
- L’importance d’une couverture d’assurance adéquate : « J’invite tous mes confrères à éplucher leur contrat […] il y a deux ou trois choses à bien faire apparaître dans les contrats pour être bien remboursé.«
- La réalité des délais d’indemnisation : « Ce n’est pas si simple […] on a reçu un peu de sous de l’assurance, mais très peu au bout de trois mois.«
- La nécessité d’un plan de continuité d’activité : Avoir anticipé les solutions de production alternatives peut faire gagner un temps précieux.
- L’importance de la séparation physique des stocks : Le fait que les produits finis aient été stockés dans un bâtiment séparé a sauvé une partie significative de l’activité.
La valeur du réseau et des relations humaines
Le second enseignement majeur concerne la valeur inestimable du réseau professionnel et des relations humaines :
- La solidarité interprofessionnelle comme filet de sécurité
- La fidélité des clients comme soutien moral et économique
- La cohésion d’équipe comme moteur de la reconstruction
Ces aspects « soft » se révèlent aussi importants que les considérations techniques ou financières dans la gestion de crise.
La résilience par la diversification
Enfin, la stratégie de diversification adoptée par Cambier avant même l’incendie (double gamme, multiple canaux de distribution, bar Sikaru) s’est avérée être un facteur clé de résilience face à la catastrophe.
Cette approche permet de ne pas mettre « tous ses œufs dans le même panier » et de préserver des points de contact avec le marché même quand l’outil principal de production est hors service.
Perspectives d’avenir et nouveau modèle de brasserie
Au-delà de la reconstruction à l’identique, cette épreuve ouvre des perspectives d’évolution pour le modèle de la Brasserie Cambier.
Un modèle hybride production propre/sous-traitance ?
L’expérience de production chez De Proef pourrait influencer le modèle futur. Si la qualité est au rendez-vous, maintenir une partie de la production en sous-traitance pourrait offrir plusieurs avantages :
- Une plus grande flexibilité pour répondre aux pics de demande
- Une capacité à tester de nouveaux produits sans saturer l’outil interne
- Une forme d’assurance opérationnelle en cas de problème technique sur le site principal
Un développement commercial repensé
Cette transition forcée stimule également une réflexion sur la stratégie commerciale :
- Élargissement géographique : La notoriété nationale acquise suite à l’incendie pourrait être un tremplin pour développer des marchés au-delà de la région historique
- Nouveaux formats et conditionnements : L’expertise de De Proef dans divers conditionnements pourrait inspirer de nouvelles offres
- Renforcement des collaborations : Les liens créés ou renforcés pendant cette période pourraient déboucher sur de nouveaux projets collaboratifs
Une communication authentique comme atout différenciant
L’histoire même de cette renaissance devient un élément de storytelling puissant. La transparence et l’authenticité dont a fait preuve la brasserie tout au long de cette épreuve contribuent à renforcer son image et sa connexion émotionnelle avec les consommateurs.
Cette dimension narrative, si elle est correctement valorisée, peut devenir un actif immatériel différenciant dans un marché brassicole artisanal de plus en plus concurrentiel.
Conclusion
L’histoire de la Brasserie Cambier face à l’épreuve du feu illustre parfaitement la capacité de résilience que peut développer une entreprise artisanale fortement ancrée dans son écosystème. Elle démontre également que, dans les moments les plus sombres, la solidarité sectorielle peut transcender la concurrence pour créer un filet de sécurité collectif.
Au-delà du cas particulier, cette expérience offre des enseignements précieux pour l’ensemble des acteurs de la filière brassicole : l’importance d’une préparation adéquate aux risques, la valeur inestimable du réseau et des relations humaines, et les bénéfices d’une stratégie de diversification.
Si l’incendie a temporairement réduit en cendres l’outil de production de la Brasserie Cambier, il n’a pas entamé son âme ni sa vision. Au contraire, cette épreuve semble avoir catalysé une réflexion profonde sur l’avenir, ouvrant la voie à une version « 2.0 » plus robuste, plus ergonomique et toujours fidèle à ses valeurs fondatrices.
Comme l’a si bien résumé Jean-Christophe Cambier : « Il faut relativiser quand même les choses avec le recul. Ça reste du matériel. » Une sagesse qui rappelle que, au-delà des équipements et des bâtiments, ce sont les personnes et les savoir-faire qui constituent le véritable cœur d’une brasserie artisanale.
🧵 Ressources :
- Site Web de Brasserie Cambier : https://www.brasserie-cambier.fr/
- Cagnotte pour aider la brasserie : https://www.leetchi.com/fr/c/aidez-la-brasserie-cambier-a-se-reconstruire-1798649
- Instagram : @brasserie_cambier
FAQ : Renaissance après sinistre dans une brasserie
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Ludovic Mornand
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Ludovic est le fondateur et directeur de Studio Blackthorns et SuperPotion™. Il anime les émissions SuperPotion™, The Bottlefield Show et 1000 Hectos, toutes les trois spécialisées dans le secteur de la boisson.
« À travers ce podcast, à la fois fun et enrichissant, j’ai souhaité marquer mon empreinte d’expert dans le secteur de la boisson alcoolisée et non-alcoolisée en invitant des professionnels de l’industrie : brasseurs, distillateurs, vignerons, cavistes, journalistes. Mon but est d’apporter de l’inspiration à ces acteurs de la filière Potions pour les aider à sans cesse se renouveler. C’est ainsi qu’est né le podcast SuperPotion™, une émission divertissante et empreinte de nostalgie pop-culture pour les années 90s. SuperPotion, un élixir d’innovation pour sublimer toutes vos boissons ! »